Fête 2025 : discours du dimanche11/06/20252025Brochure/static/common/img/contenu-min.jpg

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Fête 2025 : discours du dimanche

Au sommaire de la brochure

Sommaire

    Travailleuses, travailleurs, chers amis, chers camarades,

    400 plans de licenciements, 200 000, peut-être 300 000 travailleurs menacés de perdre leur gagne-pain ; de plus en plus de salariés au Smic, c’est-à-dire 1426 € net ; un gouvernement qui prépare une nouvelle attaque contre nos droits à 40 milliards et des ministres et des chroniqueurs, confortablement assis autour d’un plateau télé qui nous expliquent qu’il faut travailler plus : ils se moquent de nous !

    Les salariés licenciés ou en cours de licenciement à Michelin, Valeo, Arcelor, Forvia, Jennyfer, Auchan, Casino… voudraient travailler tout court ! Tous ceux poussés dans le chômage parce que trop âgés ou trop malades, voudraient eux-aussi gagner leur vie : ce sont les capitalistes qui les mettent dehors et les condamnent à la misère et la précarité.

    Beaucoup de travailleurs se tuent à la tâche pour produire des richesses comme il n’y en a jamais eues. Et il faudrait travailler plus, renoncer à des jours de congés, attendre 66, 67 ans pour être à la retraite ?  

    Le gouvernement Bayrou pleurniche comme s’il n’y avait pas d’argent dans le pays. Mais toutes les caisses ne sont pas vides !

    La dette de l’Etat a doublé sous Macron, mais dans le même temps, le pays compte 13 milliardaires de plus ; les 500 plus grandes fortunes du pays sont devenues deux fois plus riches ; les actionnaires ont été mieux servis en dividendes et en rachats d’actions : en 2019, 60 milliards, en 2022 80 milliards, en 2024 100 milliards.  

    Quand nous travaillons pour 10, 15 ou 20 € de l’heure, l’homme le plus riche du pays, Bernard Arnault, encaisse 300 000 euros de l’heure. Pour un pays décrit comme un enfer pour les riches, ils s’en sortent plutôt bien, vous ne trouvez pas !  

    Les inégalités sont vertigineuses, absurdes, révoltantes… Et ceux qui les dénoncent sont accusés par des Wauquiez, Macron ou encore Le Pen et Bardella « de ne plus vouloir de riches dans ce pays ». Mais c’est de pauvres dont nous ne voulons plus !

    Même des personnes qui travaillent se retrouvent forcés de se nourrir aux restos du cœur, ont du mal à se loger et renoncent à se soigner ou à se déplacer. Et la solution n’est pas d’enchainer les heures supplémentaires, de travailler le dimanche ou les jours fériés. Ce n’est pas de travailler plus, c’est de nous battre plus.

    De nous battre pour l’interdiction des licenciements. Pour forcer le grand patronat à répartir le travail entre tous sans diminution de salaire. Pour imposer le contrôle des travailleurs sur les comptabilités des entreprises et celles de leurs actionnaires.

    Il faut nous battre pour que les richesses que nous produisons collectivement profitent à tous, pour que les progrès de la société nous permettent de travailler moins, pour vivre mieux, pour vivre plus !  

     

    L’intérêt collectif n’existe pas pour les capitalistes. Ils n’ont que faire de préserver l’emploi ou de développer l’économie nationale. Ils ne jurent que par et pour le profit. Ils veulent l’accumuler le plus vite possible en faisant tout et n’importe quoi tant vis-à-vis des travailleurs que de l’environnement.

    Face à la décision d’ArcelorMittal de supprimer 630 emplois et de réduire ses investissements à Dunkerque, le gouvernement français a expliqué « son incompréhension ». Et c’est un fait que les ministres n’ont pas ménagé leurs efforts pour défendre les intérêts de l’aciériste. A l’échelle européenne, un plan acier a été adopté qui répond à toutes les exigences d’Arcelor. A l’échelle nationale, en plus des 300 millions d’aides publiques, l’Etat lui a accordé 850 millions pour décarboner le haut fourneau de Dunkerque.

    Eh bien oui, ce grand patronat n’a pas la reconnaissance du ventre !

    Les partis politiques et les syndicats s’indignent de ce que des grandes entreprises comme Michelin, Arcelor ou St Microelectronics reçoivent de l’argent public sans contrepartie. Il faudrait « conditionner » les aides publiques comme ils disent...

    Comme si un bout de papier pouvait retenir ces rapaces ! Comme si leur parole valait quelque chose ! Regardez comment le code du travail, lui-même, est contourné et piétiné dans beaucoup d’entreprises ! Comment de nombreux patrons s’arrangent pour ne pas payer toutes les heures ou pour ne pas déclarer les accidents de travail !

    Les mêmes sont capables de nous vendre tout et n’importe quoi. Pendant des années, Nestlé nous a vendu de l’eau traitée pour de l’eau minérale naturelle, 100 à 300 fois plus cher que l’eau du robinet bien sûr. Les constructeurs automobiles ont laissé en circulation des pneus dangereux et des airbags mortels… Ils ont falsifié les tests de pollution de leur véhicule.

    Gouverner, exploiter et mentir, ça va ensemble pour ceux qui nous dirigent ! Alors, se plaindre de l’attitude des capitalistes, leur demander d’être moins égoïstes et plus patriotes, cad faire croire qu’ils pourraient jouer collectif, c’est mentir aux travailleurs !

    Les capitalistes font ce qu’ils ont à faire pour amasser leurs profits et leurs fortunes : exploiter le monde du travail par l’intensification de l’exploitation, l’écrasement des salaires et des conditions de travail et en tapant au maximum dans les caisses de l’Etat. Leur seul patriotisme va à leur coffre-fort, qu’ils préfèrent placer dans des paradis fiscaux. 

    La seule question qui se pose à nous est de savoir si nous allons les laisser faire. Allons-nous continuer à leur laisser les rênes ? A les laisser décider de ce qu’ils produisent et ne produisent pas, où et comment ? Allons-nous les laisser spéculer au lieu d’investir ? Non !

    La situation exige de s’affronter au grand patronat, aux financiers et aux capitalistes. Elle exige de s’opposer à leurs décisions. Elle exige de contester leur pouvoir de diriger toute la société.

     

    Les attaques que nous vivons, ici, dans un des pays les plus riches de la planète sont sans commune mesure avec ce que subissent les Ukrainiens toujours plongés dans une guerre fratricide. Rien à voir avec la routine terrifiante de la guerre et de la faim que vivent des millions de femmes et d’hommes à travers le monde. Rien à voir avec la guerre d’extermination dont sont victimes les Palestiniens de Gaza.

    Dans les pays impérialistes, le recul réactionnaire et la barbarie ne prennent pas encore le visage de la guerre, ils prennent la forme de l’indifférence vis-à-vis du sort de ceux qui sont sous les bombes et privés de tout. Ils prennent la forme de l’individualisme, des idées xénophobes et racistes diffusés d’en haut par les politiciens au pouvoir.

    Il faut suivre de près ce qui se passe aux Etats-Unis, parce que c’est ce que nos politiciens français nous préparent pour demain.

    Aux dernières nouvelles, il y a la rupture consommée entre Trump et Musk et quand deux coqs capitalistes se volent dans les plumes, cela soulève pas mal de fumier ! Mais cela ne change rien. Ces deux clowns concentrent un pouvoir économique et politique considérable. Ils ont fait et vont continuer de faire beaucoup de dégâts.

    Aux Etats-Unis, Trump organise des rafles de migrants qu’il déporte spectaculairement au Salvador. Il coupe les vivres à des universités prestigieuses qui refusent de livrer les étudiants qui ont manifesté contre la guerre à Gaza. Il a licencié des dizaines de milliers de fonctionnaires. Il vient d’interdire l’entrée des Etats-Unis aux ressortissants de 12 pays, parmi les plus pauvres de la planète.

    Et n’en doutons pas, son ex-acolyte, même fâché continuera de faire le service-après-vente de cette politique xénophobe en défendant la suprématie blanche et en repopularisant le salut nazi.  

    La même évolution est en cours, ici, en France. Il ne se passe pas un jour sans une nouvelle accusation contre les étrangers, les travailleurs issus de l’immigration ou contre les musulmans. Les bas salaires, le chômage et les fermetures d’entreprise ne sont même plus des sujets : tous les problèmes sont mis sur le dos des immigrés, c’est-à-dire des travailleuses et des travailleurs les plus exploités !

    Retailleau, ministre de l’intérieur, et désormais chef du parti LR, c’est-à-dire candidat à la présidentielle, a lancé sa campagne. Et c’est une nouvelle croisade contre les musulmans. Quand il ne nous rejoue pas la guerre d’Algérie avec les nostalgiques du temps des colonies, il endosse son armure de chevalier pour défendre les racines chrétiennes de la France contre les Musulmans !

    Il s’est fait pour spécialité de fabriquer des travailleurs clandestins parce qu’à force de réduire les possibilités de renouvellement de titres de séjours, des dizaines de milliers de travailleurs, qui étaient en règle, se retrouvent sans papiers et donc perdent leur travail.

    Les politiciens de droite et d’extrême droite sont à l’affut du moindre fait divers pour attiser les haines et répandre le poison du racisme ou de l’islamophobie. Et quand ils n’en ont pas à se mettre sous la dent, ils alimentent la peur en montant en épingle un rapport sur les Frères musulmans.

    Dans cette atmosphère chauffée à blanc, la presse relève la recrudescence des actes antisémites. Mais il y a aussi une montée des agressions contre les musulmans.

    Il y a un mois, le jeune Aboubakar Cissé a été poignardé dans une mosquée du Gard. Et samedi 31 mai, dans le Var, un raciste a tiré sur ses voisins tunisien et turc, tuant l’un et blessant l’autre. Le racisme et la xénophobie diffusés par les sommets de l’État ne font pas que diviser les travailleurs, ils tuent.

    Eh bien, ne laissons pas les petits roquets de droite et d’extrême droite faire passer nos camarades de travail pour des profiteurs ou des menaces !

    Ne laissons pas le patronat utiliser nos différences de couleur de peau, de culture, de religion ou d’idées pour opprimer davantage tel ou tel, c’est-à-dire pour nous diviser et dresser des frontières entre nous.

    La perspective n’est pas de nous barricader contre des travailleurs plus pauvres que nous, c’est d’entraîner tout le monde dans la défense de nos intérêts de travailleurs. C’est que chacun prenne sa place dans les organisations et le combat qu’il faut mener pour changer toute la société.

    Il n’y aura jamais un combattant de trop dans le camp des travailleurs, alors,

    A bas l’Europe des barbelés ! Régularisation de tous les sans-papiers ! Liberté de circulation et d’installation des travailleurs sur toute la planète !

     

    L’évolution réactionnaire dans un pays riche comme la France se mesure aussi à la violence des bandes de jeunes, à l’explosion du trafic de drogue et de la délinquance qui va avec.

    Le gouvernement et les tous les réactionnaires en chef les prennent pour preuve d’une crise morale et de l’ensauvagement de la société.

    Mais cette délinquance est le fruit de LEUR politique. Le fruit de leur abandon de l’éducation et des quartiers populaires. Elle est le fruit d’un système qui cultive l’individualisme et le chacun pour soi, et qui, au lieu d’intégrer ces jeunes, les rejette, les marginalise, les confronte au racisme et aux 1000 et une humiliations quotidiennes, à commencer par celles de la police.

    Alors comment s’étonner que certains jeunes, une toute petite minorité heureusement, ait une envie de casse et de vengeance ? Tout cela est un gâchis humain révoltant, mais il est d’abord et avant tout de la responsabilité d’un Etat qui méprise et piétine les plus pauvres.  

    Et puis l’indignation des Retailleau et des Darmanin est sélective. Ils ne parlent d’ensauvagement que pour pointer du doigt les parents des quartiers populaires, les immigrés, bien sûr, les professeurs qui ne savent plus ce qu’est l’autorité et qui ont tourné le dos aux bonnes vieilles valeurs morales et familiales…

    Mais quand Fillon pique dans la caisse de l’Etat. Quand Sarkozy s’acoquine avec Kadhafi pour obtenir de quoi financer sa campagne présidentielle et quand Le Pen est prise la main dans le pot de confiture, un pot de confiture à plus de 4 millions quand même, il n’y a pas une seule leçon de morale !

    Bayrou, le père la vertu, a préféré ignorer et peut-être couvert les crimes odieux des responsables qui ont officié pendant des décennies dans l’établissement catholique de Bétharram. Mais vous n’entendrez ni Retailleau ni Le Pen mettre en question sa moralité !

    Et regardez ce qui se passe à Gaza ! Depuis 20 mois, un gouvernement prétendument démocratique, un allié de la France et de l’Europe se comporte comme un barbare. Il bombarde, assassine hommes, femmes et enfants, impunément. Impunément, il utilise aujourd'hui la famine comme une arme d’extermination ! Mais pour Bayrou, Darmanin, Retailleau ou Le Pen et Bardella, c’est « circulez, il n’y a rien à voir, Israël ne fait que se défendre » !

    Pire encore, ils s’agitent avec le gouvernement pour réprimer, condamner, punir ceux qui osent dénoncer l’enfer monstrueux dans lequel le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou plonge les Palestiniens. Pour dissoudre l’organisation Urgence Palestine et la Jeune garde. Pour sanctionner une enseignante qui a organisé avec ses élèves une minute de silence pour les victimes de Gaza.

    Avec ses chiens de garde médiatiques, le gouvernement s’agite pour que l’on accole systématiquement le mot terrorisme au Hamas, quand un terrorisme à bien plus grande échelle s’étale tous les jours sous nos yeux : le terrorisme de l’Etat israélien. Et pour se justifier de ne rien faire, ils contestent doctement l’usage du mot génocide.

    On ne peut qu’être pris de dégoût face à autant d’hypocrisie et de cynisme !

     

    Tant que le monde du travail reste l’arme au pied et laisse les politiciens de la bourgeoisie occuper le premier rôle, eh bien nous reculerons et l’évolution réactionnaire se poursuivra.

    Défendre des idées contestataires, critiquer la patrie, l’armée ou la police, dénoncer l’appareil d’État, sans parler de faire grève et manifester, vaudra peut-être demain la prison ou des agressions par des bandes de nervis ou la police. Cette évolution est possible d’autant plus que les dirigeants de la bourgeoisie ne savent même plus comment gérer leur système politique.

    Ni la démocratie, ni le droit, ni la justice ne nous protégeront de la montée de l’extrême droite qui va de pair avec la crise du capitalisme.  

    Mais une chose est sûre, les crises qui nous attendent feront bouger les consciences, elles contribueront à la politisation.

    Regardez en Israël ou en Ukraine et en Russie, il y a toujours des réactions, parfois de quelques individus qui ne cèdent pas. Ce ne sont que des petites lueurs dans la nuit, mais elles sont porteuses de grands espoirs. Car les périodes les plus sombres ont parfois accouché des plus grandes révolutions, cad des moments où des millions de femmes et d’hommes se transforment en combattants pour changer leur sort.

    Alors, même minoritaires et à contre-courant, il nous faut maintenir vivants nos idéaux indissociables de nos idées révolutionnaires !

     

    Certains tentent de se rassurer en espérant encore dans l’avènement d’un vrai gouvernement de gauche capable de freiner la rapacité patronale, d’imposer un peu de justice sociale et d’endiguer la montée de l’extrême droite.

    Ce gouvernement-là, les travailleurs ont cru l’avoir avec Mitterrand, puis avec Jospin, puis avec Hollande. Et au lieu de défendre les intérêts et les droits des travailleurs, ces prétendus présidents de gauche ont fait prospérer la grande bourgeoisie, tout aussi bien que Chirac et Sarkozy. Au lieu de freiner la montée des idées réactionnaires, ils l’ont accélérée.

    Le PS, La France insoumise malgré son ton radical et le PCF malgré son étiquette communiste veulent gérer le capitalisme. Ils veulent tous faire du rafistolage. Ils pensent tous que le système capitaliste est récupérable et qu’il suffirait d’une bonne réforme fiscale et de quelques lois limitant la rapacité capitaliste pour le rendre présentable.

    Ils promettent aussi une planification écologique agrémentée de quelques nationalisations. Mais sans la volonté d’exproprier la bourgeoisie et sans l’intervention des travailleurs, ce ne sont que des mots creux.  

    Nous rêvons tous que des biens aussi vitaux que l’électricité, les transports, la santé, les logements, échappent au marché capitaliste. Nous rêvons que ce soient des biens communs, disponibles pour tous. Nous rêvons d’une économie planifiée où il serait possible de produire l’acier, les panneaux solaires, les trains nécessaires pour répondre à nos besoins. Nous rêvons d’en finir avec la concurrence qui est un gâchis et de la remplacer par une planification et une coopération internationale capable de répondre à nos besoins.

    Pour cela, oui, il faut que les travailleurs prennent le pouvoir sur les grandes multinationales. Ce qui signifie en finir avec la propriété capitaliste, en expropriant la grande bourgeoisie, et pas seulement dans les secteurs dont elle se détourne parce qu’ils ne sont plus assez rentables à ses yeux, mais aussi dans les secteurs les plus lucratifs. En commençant par les banques, par la grande distribution, le secteur de l’énergie et des communications…

    Et je parle bien d’expropriation, c’est-à-dire de prendre le contrôle de ces multinationales de la finance, de l’industrie et des communications sans rien payer aux capitalistes. Car nous n’avons rien à leur rembourser. Ces entreprises ont été construites, entretenues, développées par le labeur et la sueur de générations de travailleurs et elles ont toujours profité de la perfusion d’argent public. Nous devons les considérer comme les nôtres.

    Nous ne devons rien à nos esclavagistes modernes. C’est notre travail qui leur a tout apporté. Il faut, comme disait, Marx exproprier les expropriateurs.

    A la propriété privée capitaliste, il faut opposer la propriété collective !

    Au marché et à la concurrence, il faut opposer la planification pour répondre aux besoins de tous !

    Au capitalisme, il faut opposer le communisme !

    Aux illusions électorales, il faut opposer les perspectives révolutionnaires !

     

    Pendant qu’on nous lanterne avec les élections et que les uns ou les autres nous font croire au miracle électoral, la société s’enfonce dans la barbarie.

    L’évolution inégalitaire et guerrière de la société n’est pas due à des dirigeants plus cinglés, cyniques et raciste que les autres. Elle est liée à la crise du capitalisme, à l’intensification de la guerre économique, aux rivalités croissantes concernant les matières premières, les terres rares ou les satellites.

    La concurrence entre rapaces plonge depuis longtemps des régions entières dans des guerres sanglantes, et pas qu’en Ukraine. La République démocratique du Congo, le Soudan et le Moyen-Orient sont aussi ravagés par des guerres alimentées par les appétits et les manœuvres des grandes puissances. Rivalités qui demain peuvent opposer militairement les deux géants que sont les Etats-Unis et la Chine.

    La nouvelle flambée de protectionnisme provoquée par Trump a déclenché une épidémie de protectionnisme à l’échelle du monde. En France tous les partis sont protectionnistes. Mais ce protectionnisme n’est pas la fin de la guerre économique, c’est son intensification et c’est l’antichambre de la guerre tout court.

    Partout, on entend les mêmes cris, l’Amérique d’abord, l’Italie d’abord et ici, la France d’abord. Souvenons-nous que dans les années 1930 la flambée protectionniste et la débauche de nationalisme ont conduit à la seconde guerre mondiale.

    Au fond, tous les pays sont unis. Le monde entier est uni de la pire façon qui soit : dans la concurrence, la crise économique, la réaction, le repli national et peut-être demain, dans une nouvelle guerre mondiale.

    Macron a sonné la mobilisation contre la Russie de Poutine accusée de constituer une menace existentielle. Mais qui sait si le jeu des rivalités et les visées des Etats-Unis sur le Groenland et le Canada, n’en fera pas, demain, un ennemi.

    Eh bien il faut l’affirmer haut et fort : ces guerres que les capitalistes se mènent pour emporter la plus grosse part du morceau, ne sont pas les nôtres ! Notre propre gouvernement est un des principaux fauteurs de guerre et le premier combat à mener, c’est contre lui et la classe capitaliste qu’il représente !

     

    Il faut se préparer à se défendre et faire la guerre si nous sommes attaqués nous disent Macron et Lecornu, le ministre des armées.  

    Mais qui nous attaque aujourd'hui ? Qui attaque nos retraites, nos salaires, nos conditions de vie. Les hôpitaux ne sont pas détruits par des bombes russes ! ils sont démolis de l’intérieur par notre propre gouvernement. Et c’est à lui, à ces politiciens qui passent leur temps à nous faire reculer qu’il faudrait faire confiance ? C’est à eux qu’il faudrait s’en remettre si le pays était attaqué ?

    Tant que la population ouvrière ne peut pas contrôler l’armée et ses officiers, tant qu’elle ne peut pas décider, elle-même si une guerre mérite d’être menée, il faut refuser de marcher !  

    Si le gouvernement, l’armée et l’État de la bourgeoisie veulent nous embrigader, ce sera pour que l’on meure pour leurs profits ! Ce sera pour que l’on défende leur ordre impérialiste infâme, meurtrier et barbare.

    Nous ne sommes pas encore sous les bombes et nos enfants ne sont pas au front, mais nous payons déjà pour la guerre. Parce que là, les discours sont bel et bien suivis d’effets. Là il y a des centaines de milliards mis sur la table.

    En 2017, le budget de la défense était de 32 milliards. Il est aujourd'hui de 50 milliards et il doit monter à 70 et peut-être même à 100 milliards en 2030.

    Un peu partout l’Etat subventionne des entreprises qui fabriquent de la poudre, des obus, des drones ou entre dans leur capital … Voilà ce qu’est la réindustrialisation quand elle est décidée par l’Etat de la bourgeoisie ! Et contrairement aux déclarations de certains dirigeants syndicaux et politiques, il n’y a pas à s’en réjouir !

    Les économies que le gouvernement veut nous imposer vont passer dans l’achat d’engins de morts. Dans l’embrigadement de nos enfants. Nous manquons d’hôpitaux, mais nous aurons des chars d’assaut. Nous manquons de logements, mais nous aurons des Rafale ! Le gouvernement veut que nous creusions notre propre tombe !

    Alors, en plus des revendications traditionnelles du mouvement ouvrier sur les salaires, l’emploi ou les retraites, il faut revendiquer la réquisition de tous les profits des marchands d’armes et le contrôle des travailleurs sur les comptes des entreprises de guerre !

    Aucun capitaliste ne doit pouvoir se transformer en profiteur de guerre !

    Et pas un sou de plus pour l’armée, pas un homme pour la guerre !

     

    L’humanité n’a jamais eu autant les moyens de vivre dignement mais le capitalisme brise des millions de vies, détruit la planète et mène à une nouvelle guerre mondiale. C’est un gâchis sans nom.

    Rendez-vous compte ! La guerre commerciale s’intensifie parce que l’économie mondiale est trop productive. Parce que collectivement, les EU, la Chine, l’Europe produisent trop de voitures, trop de vêtements, trop de nourriture, trop d’équipements de toutes sortes… en tout cas, bien plus qu’il n’y a de consommateurs capables d’acheter. Elles sont donc forcées de se battre les unes contre les autres pour vendre ce qu’elles produisent. Forcées de se mener une guerre économique de tous les instants.

    Nous sommes donc confrontés à une exploitation de plus en plus impitoyable, au chômage et la misère, parce que le système économique est trop performant, parce qu’il y a trop d’abondance. C’est une stupidité sans nom !

    Chaque progrès technique qui devrait être une merveilleuse nouvelle est un malheur entre les mains des capitalistes. Ce qui devrait être la promesse d’une vie meilleure pour tous est une malédiction collective.

    C’est la preuve que la classe bourgeoise et son système ont fait plus que leur temps. ils ne méritent qu’une chose c’est d’être renversés, en même temps que les Trump, les Macron et Cie !

     

    Les travailleurs ont un autre type de société à opposer au capitalisme : une société supérieure au capitalisme. Une société où l’on mettrait en commun les moyens de production, où on les organiserait sans cette course folle au profit, sans cette concurrence stupide, sans cette exploitation de l’homme par l’homme et sans la domination des pays riches sur les pays pauvres !

    On pourrait organiser la société selon le principe popularisé par Karl Marx : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ! ». Voilà les véritables perspectives communistes et il n’y a pas de combat plus enthousiasmant que celui-ci !

     

    Les capitalistes, les Arnault, Mulliez, Bolloré, les Musk et les Trump ne sont forts que la faiblesse de notre camp. Ils sont forts de notre faible combativité et de notre faible niveau de conscience.

    Nous ne sommes pas conscients de la force que nous constituons collectivement. Nous nous laissons commander par une bande de parasites qui sont incapables de faire tourner la société par eux-mêmes. Incapables, même, de s’occuper de leurs enfants, de se faire à manger et de se déplacer sans le travail d’une armada de serviteurs !

    Prenons conscience du pouvoir que nous avons, collectivement, entre les mains ! Prenons conscience que nous faisons tout dans cette société. Prenons conscience que nous apportons l’essentiel pour que la société tourne : notre force de travail, notre intelligence manuelle et intellectuelle.

    On nous rabâche qu’il faut respecter le grand patronat parce que c’est lui qui investit. Mais nous sommes les véritables investisseurs ! Nous investissons notre temps, le meilleur de notre énergie et de notre intelligence dans les entreprises. Bien des travailleurs leur sacrifient leur santé, leur vie de famille.

    Les grands actionnaires, eux, ne sont que des aventuriers de la finance. Pour la plupart, ils n’ont jamais mis les pieds dans telle ou telle de leurs usines, si tant est qu’ils savent ce qu’elles produisent.

    Le grand patronat a besoin de nous pour tout. Et il nous craindra à nouveau quand nous nous battrons. Pas seulement dans les rues ou sur les ronds-points, mais dans les entreprises ! Quand nous le menacerons de ne plus fabriquer ses dividendes. Quand nous occuperons les entreprises et lui diront : ici c’est chez nous et désormais, c’est nous qui déciderons, c’est nous qui organiserons !

    Cette force du monde du travail s’est illustrée à bien des reprises dans le passé. Les travailleurs ont imposé leur marque à toute la société. Ils ont fait des grèves dont on tire encore des bénéfices 50, 80 ans plus tard. Ils se sont insurgés, ont pris le pouvoir entre leurs mains, montrant qu’ils étaient capables d’inventer quelque chose de tout nouveau.

    Ils ont même comme en 1917 en Russie et en novembre 1918 en Allemagne, forcé leur gouvernement à arrêter la boucherie qu’était la première guerre mondiale.

    Aujourd'hui la force du monde du travail est émiettée. Elle ne se montre que sporadiquement et à une petite échelle. Cela pèse sur le moral de nombreux travailleurs qui se sentent dépassés et impuissants face à l’avalanche de problèmes qui nous tombent dessus.

    Mais c’est l’état d’esprit et le sentiment qui domine aujourd'hui. Il n’empêche que la force des travailleurs demeure car le capitalisme ne peut pas vivre sans exploités, et il ne peut pas échapper aux révoltes qu’il finit toujours par provoquer !

     

    On le voit à l’échelle du monde, il y a toujours des femmes et des hommes prêts à se battre contre l’inégalité et l’injustice. Pour que leur lutte ait une chance d’aboutir, il faut qu’ils aient une politique et un parti à la hauteur de leur courage et de leurs idéaux !

    Encore une fois, ce parti doit être communiste révolutionnaire. Et il ne peut qu’être internationaliste. Parce que le capitalisme est à abattre à l’échelle internationale. Et même si l’internationalisme est aujourd'hui très minoritaire et à contre-courant, soyez convaincus camarades, que c’est bien cet internationalisme qui fait aussi la force du monde ouvrier.

    Pour finir, camarades, je voudrais dire que le combat pour la révolution et le communisme est un combat difficile, forcément minoritaire les 99 % du temps. Car en temps normal, les mécanismes de domination de la bourgeoisie fonctionnent. Les exploités épousent les idées de la classe dominante et se résignent à l’ordre social qu’on leur présente comme le seul et unique possible.

    Et il est impossible de savoir quelle crise, quelle infamie, quel bouleversement va changer cette conscience et quand ressurgiront des soulèvements de masse.  

    Mais pour que des révoltes se transforment en révolution, il faut que la chaîne des militants tienne bon. Chacun d’entre nous peut représenter un de ses chainons.

    Heureusement qu’ils ont existé, ces centaines de milliers de militants obscurs, anonymes de l’histoire, depuis les putschistes du temps de Blanqui jusqu’aux militants des cordons révolutionnaires chiliens, en passant par les opposants à la guerre de 1914 emprisonnés !

    Selon les périodes, ils n’ont pas forcément connu de grandes luttes. Ils ont consacré leur vie à des tâches souvent ingrates. Mais ils n’ont pas abdiqué. Cette chaîne ne s’est pas brisée et ils ont permis à d’autres de poursuivre le combat.  

    Et ce n’est pas le propre des militants révolutionnaires, il en est de même en science ou en médecine. Certains travaillent toute leur vie pour faire avancer un problème qu’une autre génération résoudra. Ils ne sont pas récompensés par l’histoire mais sans eux rien n’aurait débouché.

    Alors quoi que nous réserve la période à venir il faut tenir bon sur nos idées et nos perspectives révolutionnaires Et il faut rester fier !

    Fiers de ne pas céder au culte de l’argent, à l’individualisme et au carriérisme !

    Fiers de nous élever contre les injustices et la barbarie montante !

    Fiers de nous battre pour des relations humaines dénuées de rapports de domination, de sexisme, de misogynie ou d’homophobie.  

    Fiers de nous battre pour l’égalité et la fraternité des peuples contre ceux qui veulent nous transformer en brutes nationalistes et racistes.

    Fiers de porter, après Marx et bien d’autres, la perspective d’un autre monde, un monde sans frontières débarrassé de l’exploitation de l’homme par l’homme !

     

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