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Fête 2025 : discours du samedi
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Sommaire
Avec Jean-Pierre et au nom de tous les camarades et amis qui ont préparé et monté cette fête, nous vous souhaitons la bienvenue !
Nous sommes ravis de lancer ces trois jours de fraternité, de découvertes, de partage et de débats. Trois jours au cours desquels nous pouvons déjà refaire le monde dans nos têtes. Car oui, pour nous, communistes révolutionnaires, changer le monde est non seulement nécessaire et urgent, mais c’est possible !
Vous l’avez forcément remarqué en lisant les banderoles ou le programme de la fête, cette fête est placée sous le signe des travailleurs et de l’internationalisme.
Nous ne nous plaçons pas du point de vue des Français ou de la France, mais du point de vue des travailleuses et des travailleurs. Du point de vue des ouvriers, des employés, des secrétaires, des auxiliaires de vie, des caissières, des aide soignantes, des conducteurs… Et ce, quelles que soit leur origine, leur couleur de peau et leurs croyances et quel que soit le pays où ils habitent.
Nous sommes internationalistes parce que l’injustice, la misère, l’exploitation, l’oppression, le saccage de la planète, les guerres nous révoltent partout. Parce qu’ensemble, tous les travailleurs du monde, constituent une seule et même classe sociale confrontée à la même domination capitaliste.
Parce que c’est à l’échelle internationale, qu’il faudra renverser le capitalisme et c’est alors qu’il sera possible de construire une économie qui lui sera supérieure, une économie collective, rationnelle, organisée et planifiée à l’échelle du monde pour répondre aux besoins des 8 milliards d’êtres humains que nous sommes et pour préserver et entretenir la merveilleuse maison qu’est notre planète.
Et que personne ne se sente exclu parce que nous parlons des travailleuses et des travailleurs ! Nous faisons tous ici partie du camp des travailleurs.
Des plus jeunes dont l’avenir est de gagner leur pain en se faisant exploiter, aux plus anciens qui sont à la retraite mais dont le corps n’a pas oublié le travail, en passant par ceux condamnés au chômage et aux petits boulots : nous appartenons tous à cette classe sociale qui se doit de travailler pour espérer vivre dignement. Y compris l’enseignante que je suis et les ingénieurs et les médecins qui sont dans l’assemblée !
Trop souvent, nous n’en sommes pas conscients, mais ensemble nous constituons une force capable de révolutionner la société car nous avons, collectivement, tout ce qu’il faut entre nos mains pour renverser le capitalisme et fonder la société sur de toutes autres bases.
La grande bourgeoisie, les Arnault, Mulliez, Bolloré, Bettencourt, les Musk, les Bezos, les Trump ne peuvent rien faire sans nous. Sans nous, ils n’ont pas de production. Pas de profits, pas de capitaux. Pas d’ouvriers et de techniciens des médias pour diffuser leur propagande. Pas de dockers pour acheminer leurs armes. Pas de soldat pour leurs guerres.
Sans le travail des ouvrières de la maroquinerie, des cosmétiques ou de la bijouterie, Bernard Arnault peut dire bye bye à ses 4 milliards de dividendes annuels.
Sans le travail des ouvriers et des ingénieurs de Tesla, de SpaceX ou encore de Starlink, Elon Musk ne serait rien d’autre qu’un agité du bocal m’as-tu vu et raciste.
Quant à Bolloré, ce n’est pas la main de dieu qui a fait sa fortune, mais le travail des ouvriers de la papeterie familiale et celui des marins, des cheminots et des dockers des ports d’Abidjan et de Cotonou !
La grande bourgeoisie ne fait rien de ses deux mains mais elle décide de tout. Nous faisons tout et nous ne décidons de rien. Eh bien imaginez ce que l’on réaliserait si l’on dirigeait tous, collectivement, l’industrie pharmaceutique, les constructeurs automobiles, les entreprises de bâtiment, la grande distribution, les GAFAM, les assurances !
Si nous dirigions les banques ensemble, démocratiquement, nous pourrions les unifier et en faire des outils fantastiques pour investir, enfin !, dans ce qui est nécessaire pour tous.
On transformerait les entreprises qui fabriquent des chars d’assaut en usines de tracteurs pour faciliter la tâche de millions de paysans dans le monde. On fabriquerait des Canadair, en lieu et place des avions de chasse. On utiliserait l’Intelligence artificielle pour accélérer les recherches sur le cancer, pour planifier, organiser et cesser le gaspillage de travail humain et des ressources naturelles.
Les transports, la médecine, la production d’énergie, l’agriculture et la préservation de la diversité pourraient faire un véritable bond, partout sur la planète.
Les fameux réseaux sociaux qui permettent aujourd'hui de diffuser des fake news à la vitesse de la lumière seraient des moyens puissants pour partager gratuitement les connaissances, la culture, les techniques. Des outils puissants pour recueillir l’avis de chacun et pour organiser l’économie le plus rationnellement possible.
Même le travail en serait transformé.
Alors que le travail est un enfer dans de nombreuses entreprises où les chefaillons imposent la même discipline qu’à l’armée et passent leur temps à pourrir la vie des salariés, il pourrait être une source de satisfaction et d’épanouissement, non plus pour une toute petite minorité, comme c’est le cas aujourd'hui, mais pour tous. Parce qu’on ne chercherait plus à faire 10, 15, 20 % de profits pour enrichir quelques parasites. On utiliserait la technique non pour aggraver l’exploitation mais pour réduire au maximum les travaux pénibles et baisser considérablement le temps de travail de tous.
Et nous ne vendons pas du rêve. Car la société est déjà capable de réaliser cela. Les multinationales sont déjà une forme d’organisation collective à l’échelle de la planète. Regardez comment les dirigeants appellent, en vain, à édifier une économie nationale et à se replier dans les frontières du pays.
Regardez aussi quels stratagèmes ils développent pour essayer de faire respecter la propriété privée des images, de la musique et autres créations artistiques. Ils n’y arrivent pas, parce qu’ils sont dépassés par leurs propres outils capables de partager et de les diffuser à l’infini.
Tout pousse à une organisation collective. A une société communiste dans le plein sens du terme. Pas la caricature qu’en a donné Staline en URSS, mais une société vraiment démocratique parce que justement les décisions sur ce que l’on produirait, où et comment seraient discutées et prises tous ensemble.
Pour se construire son petit paradis, la classe capitaliste est capable de plonger des millions de femmes et d’hommes dans l’enfer comme on le voit en ce moment à Gaza, en Ukraine, au Soudan !
La vie politique se résume à la guerre économique et aux affrontements qui en découlent. Elle se résume aux faits et aux gestes d’un Trump, d’un Poutine, d’un Xi Jinping, d’un Netanyahou ou d’un Macron dont on nous explique qu’ils font l’histoire. L’histoire, ils ne la font pas, ils se contentent de la faire reculer !
Seules les masses exploitées et opprimées sont capables de pousser l’histoire en avant et de faire progresser l‘humanité. Rien n’est écrit par avance. C’est à nous tous de faire l’histoire. Et nous sommes chacun, individuellement, devant un choix : accepter l’ordre social capitaliste ou le combattre.
Car le pouvoir des capitalistes et de leur Etat ne tombera pas comme un fruit mûr. Il faut que les travailleurs s’en emparent, et cela ne pourra se faire qu’au travers de luttes acharnées. Qu’au travers de la lutte de classe poussée jusqu’à son terme, cad jusqu’à une nouvelle révolution qui remplacerait le pouvoir de la bourgeoisie par le pouvoir des travailleurs.
Les générations de travailleurs qui nous ont précédés ont lutté et ont pesé sur la vie politique dans des situations bien plus désespérées qu’aujourd'hui !
L’histoire du mouvement ouvrier est riche de luttes et de conquêtes. Comme vous pourrez le voir dans les différentes expositions et débats qui jalonnent notre fête, il y a cinq siècles tout juste, en 1525, les paysans allemands se révoltaient contre la noblesse et les propriétaires terriens, qui allaient les écraser dans le sang.
Il y a deux siècles et demi, en 1791, les esclaves de Saint-Domingue, actuellement Haïti, se révoltaient et s’engageaient dans une guerre victorieuse contre la France coloniale, créant la première république noire de l’histoire.
En 1871, le petit peuple de la Commune de Paris s’insurgeait, alors qu’il avait contre lui, la bourgeoisie, son État et son armée, et une bonne partie des campagnes.
Pendant la première guerre mondiale, les ouvriers et les paysans russes se révoltaient contre les généraux qui les menaient à l’abattoir après trois années de massacre. Ils se sont emparés du pouvoir politique et ont pris en mains les entreprises, créant, pour la première fois dans l’histoire une économie collective.
Même si cet élan révolutionnaire a été détourné et confisqué par la bureaucratie autour de Staline, transformant l’Union soviétique en une caricature sanglante du socialisme, la révolution d’Octobre 1917 a ébranlé le monde. Elle a provoqué ou accéléré des révolutions en Allemagne, en Hongrie, en Finlande ou en Chine dans les années 1920…
Alors, oui, les travailleurs ont une longue histoire de luttes et d’interventions politiques qui ont fait avancer le monde. Ils sont à plusieurs reprises, « montés à l’assaut du ciel », comme le disait Marx.
Et ce n’étaient pas des combats corporatistes, ce n’étaient pas seulement pour l’émancipation des travailleurs, mais pour en finir avec toutes les oppressions, avec tous les rapports de domination indissociables du capitalisme.
Cela reste, plus que jamais notre perspective. Alors, venez nous rejoindre dans ce combat !
Alors profitez pleinement de ces trois de ces trois jours.
N’hésitez pas à aller discuter dans les forums d’entreprise qui sont organisés un peu partout dans la fête avec nos camarades qui travaillent dans l’automobile, dans l’industrie d’armement, dans les hôpitaux, à la Ratp, avec nos camarades aides à domicile…
N’hésitez pas à échanger avec nos camarades américains, ivoiriens, haïtiens et tous ceux venus des autres pays et qui militent dans des circonstances souvent infiniment plus difficiles, pour les mêmes idées que nous et qui aspirent, comme nous, à construire une internationale révolutionnaire.
Et puis vous l’avez vu, notre fête est riche de spectacles, de découvertes scientifiques, culturelles, artistiques, historiques, parce que nous sommes fondamentalement convaincus que les passionnantes découvertes et créations de l’humanité ne doivent pas rester cantonnées à des petits cercles de privilégiés.
Non seulement la classe ouvrière doit pouvoir accéder à la culture, mais, surtout, la culture lui sera indispensable pour réfléchir, s’organiser, s’ouvrir des perspectives, se donner les moyens de changer le monde et d’en bâtir un nouveau.
Pour finir, nous voulons remercier tous les camarades qui ont donné du temps et mis tout leur cœur dans la préparation de cette fête et qui vont la faire vivre tout au long de ces trois jours. C’est leur générosité, leurs convictions et leur idéal communiste qui créent cette atmosphère de chaleur humaine, de fraternité et de camaraderie tellement différente de l’individualisme et de la violence dans lesquels nous plonge ce monde de fric et d’oppression.
En espérant que cette fête vous permettra de mieux comprendre notre combat et de le faire vôtre.
Parce qu’il faut être de plus en plus nombreux à affirmer qu’une société sans misère et sans exploitation est possible.
Qu’il est possible d’arrêter cette course au profit destructrice pour les hommes et la planète !
Possible de nettoyer toutes ces toiles d’araignées que sont la misogynie, le sexisme, le racisme !
Oui, soyons de plus en plus nombreux à nous battre pour faire disparaître tous les rapports de domination charriés par le capitalisme et fonder une société sans classes sociales, sans guerres, et sans frontières.
Bonne fête à toutes et tous !