Meeting du 12 février à Paris : intervention d'Ali Kaya14/02/20222022Brochure/static/common/img/contenu-min.jpg

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Meeting du 12 février à Paris : intervention d'Ali Kaya

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Sommaire

    Je m’appelle Ali Kaya, je suis ouvrier à l’usine de Renault Flins.

    Le groupe Renault a un plan de suppression de 17 500 emplois, qui touche toutes les usines dans le monde.

    Ici en France aussi tous les sites seront touchés. Ce sera la fermeture pure et simple de celui de Choisy et une quasi-disparition de Flins.

    L’usine de Flins fabrique des voitures depuis 70 ans. Actuellement, nous y produisons des voitures électriques avec plus de 3 000 travailleurs.

    La direction a décidé de délocaliser cette production, non pas vers un pays, comme disent les patrons, « à bas coût » telles la Roumanie, l’Inde ou la Chine, mais vers le nord de la France à Douai.

    Le plan du patron est de concentrer la production sur un seul site pour y réaliser des économies de logistique et rentabiliser au maximum les installations.

    Il voudrait donc d’un côté, une usine qui tournerait jour et nuit avec des cadences infernales où nos camarades de Douai crouleraient sous la surcharge de travail, et de l’autre, pour ceux de Flins, qu’on soit en CDI, intérimaires ou sous-traitants, on irait au chômage, à la galère des petits boulots précaires.

    Voilà son plan pour l’avenir.

    Alors quand on entend les nationalistes de tous bords réclamer le rapatriement de l’activité en France, ça fait grincer des dents parce que Renault ou d’autres grands groupes ne délocalisent pas forcément d’un pays à l’autre. Mais aussi d’une région à une autre, dans le même pays.

    Alors dans la situation, il faudrait quoi ? Qu’on demande la fermeture de Douai pour maintenir les emplois à Flins ou l’inverse ?....

    On voit à quel point le nationalisme n’est qu’un poison pour les travailleurs et c’est là aussi où on se rend compte justement à quel point notre revendication : « la répartition du travail entre tous sans perte de salaire », est juste !

    Évidemment cette revendication paraît à beaucoup comme irréalisable et c’est vrai dans l’état actuel du rapport de force, c’est pourquoi nos idées sont minoritaires.

    Mais il faut le dire, que, demander la « relocalisation » des productions de véhicules en France est non seulement pas plus réalisable mais en plus cela propage le poison de la division, voire du racisme entre travailleurs.

    Nous, travailleurs, ne sommes pas en concurrence : tout le monde doit pouvoir gagner son pain !

    Nos ennemis ne sont pas les travailleurs d’ici ou d’ailleurs.

    Nos ennemis sont les grands groupes capitalistes, assoiffés de profits qui utilisent tous les moyens pour augmenter leurs gains, qui ne reculent devant rien et sont prêts à ravager des vies, des régions entières pour encore et encore plus de profit.

    Alors, lorsque la combativité, la révolte, au vu de la situation, reviendront inévitablement, notre revendication : la répartition du travail entre tous, sans perte de salaire, servira de ciment pour nous souder ; travailleurs et chômeurs, face à nos exploiteurs.

    Vive la solidarité entre nous.

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