Irlande du Nord : Les pressions du gouvernement Sunak31/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/02/2896.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Irlande du Nord

Les pressions du gouvernement Sunak

La grève du 18 janvier répondait aux pressions du gouvernement britannique liées aux conséquences du Brexit. En effet l’Irlande du Nord, qui dispose depuis 1998 d’institutions exécutives et législatives propres, est sans gouvernement depuis février 2022.

Le DUP, le principal parti unioniste, c’est-à-dire favorable au maintien de la province au sein du Royaume-Uni, a alors refusé de gouverner le pays en tandem avec le Sinn Fein, le principal parti nationaliste qui, lui, est favorable au rattachement de la province à la République d’Irlande. L’accord dit du Vendredi saint a eu beau graver dans le marbre le partage du pouvoir entre ces deux camps, l’Irlande du Nord a été gouvernée depuis Londres presque la moitié du temps depuis 1998, faute d’entente entre unionistes et nationalistes.

En 2022, c’est le protocole nord-irlandais du Brexit, introduisant une barrière douanière en mer d’Irlande, au sein même du Royaume-Uni, et non entre Irlande du Nord et République d’Irlande, qui a conduit les unionistes à claquer la porte du gouvernement de la province, car ils y voient un pas vers une Irlande réunifiée, leur pire cauchemar. Le gouvernement britannique a prétexté de cette carence au sommet pour refuser des augmentations aux agents du service public. Il a promis qu’il débloquerait 3 milliards pour les finances publiques et 600 millions pour des revalorisations salariales, mais à condition que le DUP accepte de revenir gouverner avec le Sinn Fein avant le 18 janvier, ce que le DUP a refusé.

Le DUP persistant dans son boycott, le ministre de l’Irlande du Nord n’a toujours rien déboursé. Ce bras de fer politicien entre le gouvernement Sunak et les dirigeants du DUP, pourtant alliés traditionnels des conservateurs, ignore les intérêts de la population. L’enveloppe annoncée serait loin de garantir l’indexation des salaires du public sur les prix. Mais le chantage du gouvernement britannique est révoltant, à un moment où le versement des 3 milliards serait tout de même une bouffée d’oxygène pour les services à la population et les salaires des agents publics.

Lundi 29 janvier, le DUP a dit avoir enfin trouvé un accord lui permettant de reprendre sa place au sein du gouvernement nord-irlan­dais. Mais à l’heure qu’il est, le ministre de l’Irlande du Nord n’a toujours rien déboursé.

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