Israël : Netanyahou contesté31/01/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/02/2896.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël

Netanyahou contesté

Des milliers de manifestants se sont rassemblés le 20 et le 27 janvier sur une des grandes places de Tel Aviv. Dans d’autres villes comme Haïfa et Jérusalem, des rassemblements ont également eu lieu le 27 janvier.

Ils exprimaient tous la colère contre Netanyahou et son gouvernement, même si les raisons apparaissant dans les slogans et sur les pancartes étaient diverses.

Des familles d’otages sont ulcérées d’être depuis 113 jours, ainsi que le proclamait une banderole, sans nouvelles de leurs proches et de constater que « Netanyahou et Gantz s’en moquent ». Dans des prises de parole, elles ont réclamé le retour rapide des otages et exprimé, pour certains, la perte de confiance dans ceux qui n’ont pour seule politique que de continuer la guerre. Tandis que certains exigent du Premier ministre qu’il rende des comptes et que des pancartes proclament « Le Premier ministre prend les otages en otage », des manifestants occupent régulièrement les abords de sa résidence.

Après l’attaque du Hamas, une grande partie de l’opinion publique a apporté son soutien au gouvernement israélien dans un réflexe d’union nationale. Après près de quatre mois de guerre à Gaza, une opposition à Neta­nyahou s’exprime avec de plus en plus de virulence. Des milliers de manifestants de gauche, le 27 janvier, ont dénoncé la guerre et réclamé le « Cessez-le-feu maintenant ». « Nous avons du sang sur les mains », et « Les vies des Palestiniens comptent », proclamait une banderole, faisant allusion aux 26 000 femmes, hommes et enfants tués à Gaza en moins de quatre mois.

Les manifestants sont de plus en plus nombreux à exprimer leur volonté de voir le Premier ministre quitter la scène politique et à réclamer pour cela de nouvelles élections. Poursuivre la guerre et l’écrasement de Gaza est pour Neta­nyahou une façon de se maintenir au pouvoir, et de continuer à échapper aux poursuites judiciaires dont il est l’objet depuis plusieurs années.

L’extrême droite, minis­tres en tête, a réuni elle aussi à Jérusalem, le 28 janvier, quelques milliers de partisans de la colonisation à outrance, sous la bannière d’une Conférence pour la victoire d’Israël. Dix ministres, des rabbins, des parlementaires ont appelé à réinstaller des colonies à Gaza, d’où elles avaient été évacuées en 2005, à « contrôler le territoire », à expulser les Palestiniens de Gaza assiégée, à les affamer afin de les forcer à fuir. Après le discours de Ben Gvir, le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, des cris de « Mort aux Arabes » ont même été lancés.

Et si les manifestants pour la libération des otages, pour le départ de Netanyahou et contre la poursuite de la guerre ont été molestés, voire interpellés par la police, il n’en a rien été pour le rassemblement d’extrême droite. Les dirigeants israéliens, sous la pression croissante de l’extrême droite, et avec le soutien des grandes puissances occidentales, entraînent leur population dans une spirale de guerres dont on ne voit pas la fin.

Les premières victimes en sont les Palestiniens, ceux de Gaza qui continuent de subir les bombardements. Mais la population israélienne le paie, elle, en faisant face à l’extrême droite, de jour en jour plus offensive et capable d’imposer ses choix à toute la société.

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