La présence militaire impérialiste07/02/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/02/2897.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

La présence militaire impérialiste

Les troupes américaines sont présentes en permanence au Moyen-Orient, pour assurer la domination impérialiste sur une région riche en pétrole et importante stratégiquement.

Avant même que la guerre n’éclate de nouveau à Gaza entre le Hamas et Israël le 7 octobre, environ 45 000 soldats américains étaient cantonnés dans cette région. Sur la rive sud du golfe Persique, face à l’Iran, ils étaient 13 500 stationnés au Koweit, 9 000 à Bahrein, 8 000 au Qatar, 3 500 aux Émirats arabes unis, 2 700 en Arabie saoudite et quelques centaines à Oman. Plus à l’ouest, la Turquie abritait 8 500 membres des troupes américaines, l’Irak 2 500, la Syrie 900 et la Jordanie, où trois d’entre eux ont trouvé la mort fin janvier, près de 3 000. Les États-Unis entretenaient aussi au moins une base en Israël, sans que son effectif soit connu, ainsi que quelques conseillers au Liban, lié par un accord de coopération militaire.

Ainsi, les États-Unis sont présents militairement dans tous les pays de la région, sauf en Iran, qui est leur ennemi, et au Yémen en proie à une guerre civile.

Depuis le 7 octobre, la répartition des troupes a pu changer, sans que ces mouvements soient tous rendus publics. Globalement, les États-Unis ont renforcé leur présence d’au moins 1 200 soldats, probablement 2 000. Leur marine a accru sa présence en Méditerranée orientale et en mer Rouge : elle y a dépêché deux flottes, avec ses porte-avions, ses frégates, ses sous-marins, embarquant autour de 12 000 marins, ainsi que des navires de débarquement transportant 2 000 marines. L’aviation a également été renforcée, bien qu’elle soit capable de mener des bombardements depuis ses bases situées aux États-Unis, comme elle l’a montré le 2 février en Irak et en Syrie.

La guerre à Gaza est l’occasion d’agrandir une base américaine en Israël. Parallèlement, des officiers américains, dont un général des marines, ont été envoyés sur place pour conseiller l’armée israélienne dans son offensive et le Pentagone lui donne accès à des images provenant de ses satellites militaires.

En outre, les États-Unis fournissent une vaste gamme d’armements à ­Israël. Immédiatement après le 7 octobre, ils lui ont livré des systèmes anti-missiles Patriot, 57 000 obus de 155 mm pour l’artillerie, 15 000 bombes dont certaines, très puissantes, sont destinées à pulvériser les bunkers et tunnels du Hamas à Gaza. Israël en a largué au moins une sur le camp de réfugiés de Jabaliya le 31 octobre, écrasant un immeuble d’appartements et tuant d’un coup plus d’une centaine de Palestiniens. En décembre, Biden a contourné la procédure habituelle de contrôle des ventes d’armes à l’étranger, pour permettre à Israël de continuer la guerre malgré l’épuisement de ses stocks : la vente de 14 000 obus de tanks a été autorisée, pour 106 millions de dollars, puis celle d’obus d’artillerie, pour 146 millions.

L’impérialisme français, à la hauteur de ses moyens bien plus modestes, est aussi présent au Moyen-Orient aux côtés des soldats américains et de 2 500 soldats britanniques. Poursuivant depuis dix ans une guerre contre Daech, 600 soldats français opèrent en Irak et en Syrie : une de leurs bases en Jordanie a reçu la visite de Macron pour les fêtes de Noël. Avec deux frégates, la marine française épaule son alliée américaine face aux houthis du Yémen en mer Rouge. L’armée française est aussi au Liban, avec 700 soldats actuellement présents dans le cadre de l’ONU depuis 1978.

Les dirigeants occidentaux justifient leur présence militaire au nom du maintien de la stabilité du Moyen-Orient et de la paix. Au contraire, c’est bien cette présence militaire et leur interventionnisme permanent qui entretiennent le risque de guerre.

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