Aides à domicile – Oise : 460 emplois menacés14/02/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/02/2898.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aides à domicile – Oise

460 emplois menacés

Le 9 février, les aides à domicile de l’Oise ont appris que leur employeur, l’Association pour l’aide à domicile et aux personnes âgées (ASDAPA), était placé en redressement judiciaire. L’Association aurait de graves difficultés financières.

Les 460 salariés veulent la garantie d’être payés. Tous s’inquiètent pour leur avenir et celui des personnes qui ont recours à ce service. L’ASDAPA de l’Oise compte aujourd’hui trois sites, Beauvais, Compiègne et Monchy à côté de Liancourt. C’est un service indispensable, en particulier pour permettre aux personnes âgées de rester chez elles. Les aides à domicile assurent de multiples tâches telles que la toilette, les repas, le ménage, et sont souvent les seules que ces personnes âgées voient dans la journée. Ce métier est donc ô combien utile. Mais les conditions de travail sont difficiles et ne cessent de s’aggraver : course entre deux interventions, heures supplémentaires, emploi du temps trop souvent modifié au dernier moment. Quant au salaire, il est totalement insuffisant.

Plusieurs travailleuses présentes au tribunal dénonçaient en particulier le statut précaire des aides à domicile qui ont vu leurs avantages rognés, et plus généralement le manque de personnel pour assumer toutes les tâches, qui de ce fait alourdit encore la charge de travail. C’est pourquoi, entre autres, plusieurs salariés s’étaient déjà mobilisés lors de trois mouvements de grève précédents.

C’est plus généralement la reprise, en 2017, par le groupe Avec (anciennement Doctegestio) qui est dénoncée. Le conseil départemental refusant de financer l’association à hauteur de ses dépenses, celle-ci a dû faire appel à des financements privés. Comme tout groupe privé, le groupe Avec a cherché le profit et a, entre autres choses, réduit le nombre de salariés de moitié, tout en continuant à accumuler des dettes. Il faut préciser que ce groupe spécialisé dans le domaine de la santé emploie 12 000 salariés et a déjà été épinglé pour sa gestion et sa fâcheuse tendance à payer les salariés avec retard.

Dans tout le pays, pour de nombreuses associations spécialisées dans le même domaine, sur lesquelles l’État se décharge en général, alors qu’il s’agit d’assurer des services indispensables à la population, la diminution des budgets des collectivités locales et la rapacité des groupes privés ont les mêmes conséquences désastreuses.

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