Uber, Deliveroo : le soutien des gouvernements21/02/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/02/2899.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Uber, Deliveroo

le soutien des gouvernements

Une loi européenne, discutée depuis deux ans à Bruxelles et censée protéger un peu plus les chauffeurs VTC et livreurs de repas de sociétés comme Uber et Deliveroo, a été bloquée vendredi 16 février par les instances de l’Union.

La France, la Grèce et l’Estonie ont voté contre, l’Allemagne s’est abstenue et donc la majorité de 15 États membres représentant 65 % de la population de l’Union européenne n’a pas été atteinte.

Le texte proposé n’était pourtant pas révolutionnaire, mais il faisait des Uber et autres Deliveroo des employeurs soumis aux obligations du droit du travail : le salaire minimum, le temps de travail, les indemnités maladie, les normes de sécurité, sur la base des législations nationales. Prétextant que les réglementations nationales sur les plateformes sont aujourd’hui très différentes d’un pays à l’autre, Paris a hypocritement refusé le texte, le déclarant trop vague juridiquement et risquant d’aboutir à des requalifications massives, reprenant aussi l’argument patronal que bien des travailleurs tiendraient à leur statut de travailleur indépendant et seraient donc heureux de leur sort.

Cette décision sera lourde de conséquences pour un secteur où travaillent près de 30 millions de personnes, dont 5,5 millions auraient pu, d’après le rapporteur du projet, bénéficier de cette loi. Mais finalement ce serait encore trop pour les gouvernants qui, à Bruxelles, à Paris ou à Berlin, se comportent en agents zélés des Uber et Deliveroo qui imposent à leurs travailleurs des conditions de vie et des salaires scandaleux. Heureusement, sans rien attendre de Bruxelles ou de Paris, les travailleurs d’Uber ou de Deliveroo ont déjà su se mettre en grève pour leurs droits, et ils n’ont sans doute pas fini.

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