CHU Toulouse : psychiatrie à l’abandon28/02/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/02/P14-2_CHU_Purpan_du_27_02_2024_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C228%2C2362%2C1557_crop_detail.jpg

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CHU Toulouse

psychiatrie à l’abandon

Au CHU de Toulouse, les Urgences psychiatriques ont récemment fait la une de l’actualité : après un viol et une agression sexuelle, c’est ensuite un patient qui a mis fin à ses jours après être resté dix jours sur un brancard dans un bureau de consultation.

Illustration - psychiatrie à l’abandon

Cette situation dramatique ne doit rien au hasard, et est dénoncée depuis des années par les hospitaliers. Aux Urgences psychiatriques, les malades attendent sur des brancards, dans des locaux inadaptés, parfois pendant plusieurs jours, faute de lits d’aval permettant de les hospitaliser dans des structures spécialisées. Les consultations sont saturées. Les conditions de travail sont telles que, le jour de la récente visite du ministre de la Santé, la moitié des agents étaient en arrêt maladie.

Depuis le début de l’année, les soignants de psychiatrie se sont mobilisés à plusieurs reprises pour réclamer plus de moyens et de personnel alors qu’il manque 19 postes d’aides-soignants et 19 postes d’infirmières, sans aucune réponse des directions du CHU et de l’ARS. Maintenant, celles-ci promettent la réouverture de quelques lits et une campagne de recrutement, une goutte d’eau. Le nouveau ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, qui s’est déplacé pour l’occasion, a promis… une enquête de l’IGAS ! Lors de sa visite, lui qui a été président de la Fédération hospitalière de France de 2011 à 2022, a déclaré découvrir la situation, et n’avoir « jamais vu cela ». Au bal des hypocrites, il dirige l’orchestre.

Pourtant la Haute-Garonne est bien dotée en établissements psychiatriques. Avec 75 % des lits dans le privé, les grands groupes comme Orpea ou Ramsay ont mis la main sur la psychiatrie privée pour leur plus grand profit. Et si le secteur privé n’est pas soumis aux mêmes obligations de soins et d’hospitalisations, c’est le secteur public qui doit accueillir les malades les plus difficiles.

La psychiatrie publique est le parent pauvre de l’hôpital, déjà bien mal en point : 5 000 lits d’hospitalisation ont été supprimés entre 2008 et 2019. Comme l’a écrit le bulletin Lutte ouvrière diffusé sur l’hôpital : « Pour que les moyens nécessaires soient débloqués, en psychiatrie comme ailleurs, il vaut mieux compter sur la mobilisation [du personnel] que sur les promesses gouvernementales. »

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