Safran – Gennevilliers : le mouvement pour les 200 euros continue28/02/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/02/2900.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Safran – Gennevilliers

le mouvement pour les 200 euros continue

Le mécontentement sur les salaires se manifeste toujours à Safran Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine. Il a même franchi un cran.

Plusieurs rassemblements du groupe d’aéronautique civile et militaire avaient déjà eu lieu dans le cadre syndical ces dernières semaines, l’un à Corbeil le 2 février, réunissant environ 700 travailleurs des différents sites (Gennevilliers, Villaroche, Saint-Quentin-en-Yvelines), l’autre le 14 février devant le siège parisien de Safran SA, plus large et agrégeant quelques délégations de sites Safran plus éloignés, tel celui de Châtellerault.

L’intersyndicale, qui organise ces rassemblements dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, fixe bien les limites de la mobilisation : faire pression sur la direction pour que les négociateurs puissent grappiller quelques miettes. Les syndicats mettent en avant le « relèvement du cadrage NAO 2024 au niveau de l’an dernier ». Mais bien des travailleurs comprennent que 1,6 %, comme le propose la direction, et même « recadré » par les syndicats, cela ne fait au bout du compte que pas grand-chose. Entre-temps l’idée d’une revendication uniforme pour tous a aussi fait son chemin.

La mobilisation a pris un autre caractère à l’usine Safran de Gennevilliers. Dans le secteur dit du Pavé Forge, environ 150 travailleurs se sont mobilisés depuis une dizaine de jours en débrayage ou en grève reconductible. Ils ont beaucoup circulé dans l’usine pour entraîner d’autres secteurs, comme celui de la Fonderie ou de la Mécanique. Quelques travailleurs de ces secteurs les ont rejoints.

Ce qui les a particulièrement indignés est l’interview accordée à BFM par Andriès, le directeur général de Safran. Dans une vidéo, qui a beaucoup circulé dans l’usine, il se vante des bons résultats de Safran, des carnets de commandes qui débordent, de la presse financière qui salue « ses performances de haute volée ». Qui plus est, une information s’est répandue comme une traînée de poudre, selon laquelle le montant de sa rémunération s’élève à 6 000 euros par jour !

Beaucoup de travailleurs en lutte ne voulaient pas d’augmentation en pourcentage. « On a fait nos calculs. Avec des meilleurs résultats, on n’arrive même pas à ce qu’avait proposé la direction l’an dernier. Il nous faut 200 euros net ! » C’est ainsi que la revendication des 200 euros net a été progressivement mise en avant par cette minorité active.

Le jeudi 22 février, à l’initiative de la fraction la plus combative, environ 80 grévistes se sont rendus à l’usine Safran de Saint-Quentin-en-Yvelines pour rencontrer les travailleurs. Ils ont été chaleureusement accueillis par 60 camarades de l’équipe du matin du site, qui avaient tourné dans les ateliers et dans les bureaux avec des prises de parole et des slogans, dont le plus repris était « On veut du pognon, sinon pas de livraisons ! »

Ensuite, tout le monde s’est retrouvé sur le parking où ceux de Saint-Quentin avaient prévu un barbecue. Des prises de parole ont eu lieu et la revendication des 200 euros net pour tous a été acclamée.

Lundi 26 février, lors d’une assemblée générale à environ une cinquantaine, les grévistes de Gennevilliers décidaient de poursuivre le mouvement, en participant à des débrayages. La revendication de 200 euros net pour tous était votée à l’unanimité. Il reste à la défendre auprès des autres travailleurs de l’usine et à préparer les futures étapes de la mobilisation, avec en particulier la journée du 5 mars, d’ores et déjà programmée par l’intersyndicale.

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