Forvia : suppressions d’emplois pour plus de profits06/03/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/03/2901.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Forvia

suppressions d’emplois pour plus de profits

C’est par la presse que les travailleurs de Forvia de Caligny, dans l’Orne, et des autres établissements de ce groupe (l’ex Faurecia), ont appris l’annonce de la suppression de 10 000 postes sur 75 500 en Europe d’ici quatre ans.

À Caligny, où travaillent 1 200 salariés, l’usine qui fabrique des mécanismes et des glissières de sièges tourne au ralenti depuis quelques mois. Aussi l’annonce a-t-elle suscité de l’angoisse, savamment entretenue par le patron. Lors d’une conférence de presse, le directeur financier a déclaré : « Ça va concerner tous les sites, mais pas de la même manière. » Vendredi 1er mars, à Bain-sur-Oust en Bretagne, les 300 salariés ont appris la suppression de 80 à 90 emplois, soit près de 30 % de l’effectif. L’offensive a donc commencé.

Ces 10 000 suppressions d’emplois tombent au même moment que la publication des résultats du groupe. Et de ce côté-là, tout va pour le mieux pour les actionnaires de Forvia : le résultat opérationnel est passé de 428 millions d’euros en 2022 à près de 1,1 milliard en 2023.

Jusqu’en 2021, et pendant des années, Faurecia a largement contribué aux bénéfices du groupe PSA ­Peugeot-Citroën­, son principal actionnaire avec 46 % du capital. Aujourd’hui, ce sont des fonds d’investissement, dont Peugeot Invest, qui contrôlent Forvia. Alors les travailleurs auraient toutes les raisons de demander des comptes à ces parasites. Ils cherchent à rentabiliser leurs capitaux et à accélérer les restructurations dans la féroce compétition qui s’engage à l’occasion du remplacement des véhicules thermiques par l’électrique. Dans cet objectif, Faurecia avait mis 6,7 milliards d’euros sur la table en 2022 pour racheter l’équipementier allemand Hella, donnant alors naissance au septième équipementier mondial, Forvia.

Dans une interview sur un réseau social pro-patronal, le directeur général de Forvia a déclaré que ce qui se passe et va se passer dans le secteur automobile est « du jamais vu depuis des décennies ». Il dénonce des coûts de production selon lui de 10 à 30 % plus élevés en Europe qu’en Asie, et menace : « Nous devons adapter nos équipements industriels en Europe aux objectifs pour rester compétitifs. »

C’est donc une véritable guerre sociale que le directeur général de Forvia, aux ordres de ses actionnaires, dont la famille Peugeot, déclare à l’ensemble des travailleurs du groupe. Tout le secteur de l’automobile, constructeurs et équipementiers, est concerné.

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