Hôpitaux : une bombe à retardement20/03/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/03/P14-1_Clinique_pour_riches_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C120%2C624%2C472_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpitaux

une bombe à retardement

Lundi 18 mars la Fédération hospitalière de France (FHF) a publié un rapport dénonçant la dégradation de l’état général des hôpitaux depuis la crise du Covid en 2019.

Illustration - une bombe à retardement

Sur la période 2019-2023, près de 3,5 millions de séjours hospitaliers ont été annulés ou reportés. Concrètement, des millions de malades ont renoncé à des soins. Cela représente une perte de chance de se faire soigner rapidement et correctement, la FHF citant la prise en charge des cancers mais aussi du diabète. Dans le cas de cette maladie, faute d’être pris en charge et suivis régulièrement, des malades de plus en plus nombreux arrivent aux Urgences en coma diabétique, situation qui devrait être exceptionnelle vu l’efficacité des traitements existants.

C’est le manque de personnel, dénoncé dans tous les hôpitaux du pays, qui explique largement cette situation. Dans trois quarts des établissements, des lits ont été fermés et, même quand des secteurs nouveaux sont créés, comme l’explique un neurologue de la Pitié-Salpêtrière à Paris, on ne peut y accueillir de patients faute de personnel !

Au-delà des hôpitaux, la situation est aussi grave pour la médecine de ville. 60 % des patients disent avoir renoncé à au moins un acte de soins ces cinq dernières années. Pour obtenir un rendez-vous, le temps d’attente a quasiment doublé, atteignant dix jours en moyenne pour un généraliste et deux mois et demi pour un cardiologue. Du fait des déserts médicaux, aller voir son médecin devient de plus en plus difficile. Enfin, de plus en plus de malades renoncent à cause de difficultés financières, dépassements d’honoraires obligent. Conséquence de cette dégradation, des patients de plus en plus nombreux se retrouvent dans des Urgences au bord de l’effondrement.

Le bilan de la FHF est catastrophique et c’est bien sûr le manque de moyens qui l’explique. Mais le gouvernement continue à priver la santé des moyens indispensables. Dans le budget 2024 de la Sécurité sociale, il annonce 600 millions d’économies sur les hôpitaux. Et ce sont déjà 20 milliards d’économies que le gouvernement annonce dans le budget 2025, notamment sur la Sécurité sociale.

Le ministre délégué aux Comptes publics appelle cela « partager les efforts ». Ce sont des efforts pour la population pour que, avec les milliards pris dans ses poches, le gouvernement puisse continuer à assurer aux capitalistes des profits toujours plus élevés.

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