Auchan : débrayages, deuxième round03/04/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/04/P14-2_Auchan_St_Priest__C_LO.jpg.1200x675_q85_box-0023621329_crop_detail.jpg.1200x675_q85_box-001199675_crop_detail.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C1198%2C675_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Auchan

débrayages, deuxième round

Pour la seconde fois à une semaine d’intervalle, les travailleurs d’Auchan ont cessé le travail, vendredi 29 mars, dans plus de 150 hypers et supermarchés.

Illustration - débrayages, deuxième round

Chaque fois, de 9 h à 11 h à l’appel de l’intersyndicale, à plusieurs dizaines ou plusieurs centaines, les grévistes se sont rassemblés et ont défilé dans les rayons des magasins ou dans les halls des galeries commerciales, avec drapeaux, slogans et souvent des tracts s’adressant à la population.

Bien sûr, les salaires sont en cause. Chez Auchan, mais ce n’est pas mieux dans les autres enseignes, 70 % des salariés touchent autour de 1 400 euros par mois, à peine au-dessus du smic. Mais, à des salaires bloqués au plancher depuis des années, s’ajoute en 2024 la quasi-disparition de primes très attendues dans l’année.

Ainsi, comme le raconte une salariée de l’hyper Auchan de Saint-Jean-de-la-Ruelle dans le Loiret : « Les primes trimestrielles s’élevaient à environ 1 200 euros par an ; j’ai eu 90 euros cette année. Pour la participation, c’était jusqu’à 1 600 euros, cette année 17 euros. » Dans le même temps, les richissimes propriétaires d’Auchan, la famille Mulliez, n’ont pas hésité à mettre plusieurs centaines de millions d’euros sur la table pour participer au dépeçage de Casino et racheter, en une fois, 98 hypers et supermarchés.

Autre sujet de colère accumulée depuis des années : les effectifs et la dégradation des conditions de travail. À Croix-de-Neyrat dans le Puy-de-Dôme, un travailleur dénonce la perte de 50 postes à 35 heures en vingt-cinq ans. À Olivet dans le Loiret, l’hyper Auchan, avec une surface de 12 000 m², est passé de 550 employés en 1986 à 330 aujourd’hui. Et chaque jour le remplissage des rayons commence à 3 heures du matin, pour créer « les richesses d’Auchan au jour le jour », comme le précise un travailleur d’un autre hyper à Gien.

Ailleurs, comme à Béziers, les travailleurs contestent la volonté du patron d’imposer 15 dimanches et 4 jours fériés travaillés par an, avec une prime de seulement 10 % contre 50 % auparavant.

Cette colère qui s’exprime aujourd’hui sur l’ensemble du groupe vient de loin. Ces deux vagues de débrayages et de manifestations sont une première chez Auchan France, qui regroupe plus de 54 000 travailleurs dans sa branche hypers et supermarchés. La famille Mulliez étale son opulence et ses moyens financiers gigantesques tout en écrasant, non pas les prix, mais les salaires des travailleurs. Sa provocation ne passe pas.

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