Caterpillar – Grenoble : razzia sur les RTT24/04/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/04/une_2908-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Caterpillar – Grenoble

razzia sur les RTT

Caterpillar produit des engins de chantier dans l’agglomération de Grenoble, mais surtout du profit. Les 67 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 13 milliards de bénéfices réalisés pour l’ensemble du groupe mondial en 2023 ont été un record historique !

L’accord des 35 heures, datant de 1999 et modifié plus de huit fois depuis, permet au patron d’imposer des semaines de 37 h 30 payées 35 heures. Les 2 h 30 supplémentaires sont transformées en RTT dits « collectifs », c’est-à-dire entièrement à disposition du patron et non des ouvriers.

La direction en profite largement et impose, selon son bon vouloir, des heures supplémentaires et samedis obligatoires, suivis de RTT imposées, parfois dans la même semaine ! Le tout est annoncé ou annulé au dernier moment sous prétexte d’aléas de commandes et de réceptions de pièces. Par exemple, plusieurs travailleurs se feront voler neuf RTT d’ici juin, après avoir enchaîné depuis janvier des semaines à rallonge épuisantes. Pour beaucoup dans les ateliers, c’est l’écœurement. Tous voient la manœuvre de la direction pour intensifier l’exploitation, voler leurs congés, payer le moins possible, tout cela au mépris de leur vie personnelle.

Mais cela ne suffisait pas au patron. Les travailleurs auxquels il reste des jours de RTT non posés dans l’année, ont la possibilité de les mettre sur un compte dit de long terme. Pour le paiement de ces jours, suite à la plainte aux prud’hommes d’un technicien partant à la retraite, la cour d’appel de Grenoble a condamné Caterpillar en 2021, à respecter la majoration de 25 % pour les heures supplémentaires et celle de 10 % pour les indemnités de congés payés.

Vexée comme un pou et pour être sûre de n’avoir plus à payer cette majoration à d’autres salariés, la direction a alors décidé de soumettre à la signature des syndicats un nouvel avenant à l’accord des 35 heures qui annule toute majoration des RTT placées sur ce compte. À l’exception de la CGT, tous les syndicats viennent de le signer en justifiant cette attaque par le fait que la direction menaçait, en cas de refus, d’annuler tout l’accord. C’est un faux chantage car la direction est la première bénéficiaire de la flexibilité totale que l’accord existant lui permet.

La multinationale n’est jamais à court de sales coups, même pour économiser trois francs, six sous. La seule chose qu’elle n’aura pas volée, c’est une riposte collective des travailleurs.

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