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- Lutte ouvrière n°2990
- Corse : mafia totale et Total mafia
Leur société
Corse
mafia totale et Total mafia
Samedi 15 novembre, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Bastia et d’Ajaccio pour dénoncer l’emprise de la mafia sur la Corse.
Il ne s’agit pas seulement de l’impôt mafieux extorqué sur les activités du bâtiment, du tourisme, de la restauration, etc., ni même du fait que ce racket n’est possible que grâce à la complaisance d’une partie des élus, tout cela se faisant pour « arranger les affaires ». Cette année, en plus de régler leurs différends à coups de fusil comme de coutume, les mafieux ont assassiné un syndicaliste paysan qui combattait leurs activités, Pierre Alessandri, attisant ainsi la colère et le dégoût de bien des Corses.
Les activités mafieuses pèsent sur la vie sociale de mille et une façons, depuis les balles, perdues ou pas, jusqu’à la hausse des prix que leurs prélèvements induisent. Dans le domaine des prix, les Corses ont pu apprendre le 17 novembre que les mafieux n’étaient pas les seuls rapaces et certainement pas les plus puissants. Trois distributeurs de carburants, Total, Rubis et EG Retail, ont ainsi été condamnés à près de 190 millions d’euros d’amende pour entente illégale entre 2016 et 2022.
Les trois entreprises, actionnaires des deux seuls dépôts de carburant de l’île, se les réservaient, comme ils se ménageaient une marge supplémentaire par rapport aux prix sur le continent. Les trois compères ont évidemment fait appel de leur condamnation et l’armée des avocats de Total s’est mise en branle. Total va même jusqu’à prétendre qu’il distribue du pétrole pour rendre service aux Corses résidant dans des villages isolés et que l’entreprise est une bienfaitrice pour l’île.
Décidément, du petit gangster au grand trust international, tout le monde « rend des services » aux Corses, qui n’en demandent sûrement pas tant.