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- Lutte ouvrière n°2993
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Dans le monde
Ukraine
un effroyable bilan humain
Trump a répété le 2 décembre, « Nous sommes très près d’un accord » de paix en Ukraine. Cela reste à voir, et malheureusement pour beaucoup, bien plus nombreux qu’on ne l’avoue du côté ukrainien comme du côté russe, de toute façon cela ne changerait plus rien.
En effet, Keith Kellogg, envoyé spécial de Trump au Forum national de défense en Californie, y a annoncé que « la Russie et l’Ukraine ont perdu ensemble plus de deux millions de personnes », ajoutant : « Réfléchissez-y. Ce sont des chiffres effrayants. » À l’appui de ses dires, il s’est livré à une petite comparaison, en rappelant que l’Union soviétique s’était retirée d’Afghanistan en 1989 après y avoir perdu « seulement » 18 000 soldats, et que les États- Unis n’en avaient perdu « que » 58 000 quand ils avaient décidé d’évacuer leurs troupes du Vietnam en 1975.
Il n’y a nul moyen de vérifier les chiffres qu’avance Keith Kellogg sur la guerre en Ukraine. Mais ils semblent bien plus réalistes que ceux fournis officiellement par Kiev : ne dépassant pas 50 000, ils relèvent de la propagande militaire. Et, pour les mêmes raisons, Moscou, pour sa part, ne fournit aucun chiffre !
Le nombre d’un million de victimes recoupe ce qu’a déclaré au Parlement ukrainien le député du parti Baktivchina (la Patrie) Vadim Ivtchenko : il évalue le celui des morts ukrainiens à un demi-million et à autant celui des blessés. Un engagé volontaire, cité sur les réseaux sociaux ukrainiens, a calculé de son côté que, chaque jour, l’Ukraine aurait en moyenne 18 soldats tués, 243 blessés et 79 « disparus », soit des pertes de 10 500 par mois pour l’armée, compte non tenu des pertes civiles.
En avançant un bilan aussi effroyable, l’envoyé de Trump, qui en a vu bien d’autres au service de la première puissance impérialiste au monde, n’est évidemment pas devenu un commentateur compatissant des ravages d’une guerre voulue et engendrée par la politique des États- Unis dans l’espace ex-soviétique. Il cherche juste à appuyer le nouveau volet de la même politique américaine constitué par le plan dit « de paix » de Trump, cependant que civils et militaires, qu’ils soient ukrainiens ou russes, continuent à tomber pour des intérêts qui ne sont pas les leurs.