Gilles Schaffar : « Nous ne sommes pas des marchands d’illusions » 09/06/20222022Presse/medias/articlepresse/images/2022/06/image_0038_0e6e2aff69b8ab47da0e748b18299b34a9109c0e.jpeg.420x236_q85_box-27%2C0%2C904%2C493_crop_detail.jpg

Article de presse

Colmar-Neuf Brisach

Gilles Schaffar : « Nous ne sommes pas des marchands d’illusions »

Illustration - Gilles Schaffar : « Nous ne sommes pas des marchands d’illusions »

Gilles Schaffar, candidat Lutte ouvrière, se présente une nouvelle fois pour « renverser le capitalisme et redonner aux travailleurs la confiance dans leurs propres forces ». C’est sa quatrième campagne électorale à Colmar.

Les élections se succèdent, et le discours ne varie pas . Pour Gilles Schaffar, ces scrutins servent avant tout à « se compter, dans une perspective révolutionnaire. Les travailleurs ne sont pas les seuls à être révoltés par le fonctionnement aberrant de la société, juge-t-il, et ces idées doivent être défendues. La plupart des partis représentent les intérêts de la bourgeoisie, très peu ceux des travailleurs ».

« La crise du système capitaliste s’accroît »

Dans la doctrine trotskyste, seule une révolution peut inverser les choses, et elle sera possible « quand les travailleurs prendront conscience de leur force », appuie Gilles Schaffar. Qui développe son raisonnement : « Le minimum qu’il faut pour vivre, c’est 2 000 € par mois. Cela signifie une augmentation de 400 à 500 € de la plupart des salaires, pensions et allocations. Cela ne viendra pas d’en haut. » La révolution est-elle proche ? Réponse prudente : « La crise du système capitaliste s’accroît. À l’automne dernier, on nous disait que l’inflation est la conséquence du Covid, et maintenant qu’elle résulte de la guerre en Ukraine. En réalité, le capitalisme ne peut plus assurer le fonctionnement de la société. Il marche dans l’intérêt de la bourgeoisie uniquement. Quand quelque chose fonctionne et qu’un service est rendu à la population, c’est presque accidentel. »

« Les files s’allongent devant les Restos du cœur »

Dans l’immédiat, Gilles Schaffar milite pour « l’indexation des salaires sur les prix des logements, de l’énergie et des denrées alimentaires. Pour financer cela, il faut prendre sur les profits des entreprises. » Idem en ce qui concerne les services publics et les retraites : « Chacun devrait pouvoir se retirer à l’âge qu’il souhaite. Mais pour les ouvriers et employés pressés comme des citrons, cela peut être avant 60 ans ». Et surtout, il souhaite « un contrôle des travailleurs sur les entreprises. La population doit se rendre compte de ce qui est fait avec l’argent, et de ce que deviennent les profits. Il faut éviter des situations comme celles de General Electrics à Belfort, où plusieurs centaines de millions d’euros sont mis à l’abri alors que des emplois sont supprimés . Et quand Bernard Arnault gagne un Smic par heure , les files s’allongent devant les Restos du cœur ».

S’il ne voit pas d’un mauvais œil les projets de technocentre à Fessenheim et d’ Eco-Rhéna à Nambshei m, Gilles Schaffar voudrait tout de même « interdire les subventions publiques aux entreprises qui font du profit ».

Le candidat Lutte ouvrière met enfin en garde contre « les marchands d’illusions » qui constituent la Nupes, « cette nouvelle mouture d’union de la gauche ». « Ils ignorent tout de la situation des travailleurs, jette-t-il. Et la bourgeoisie ne va pas les laisser accéder à ses coffres-forts. Soit ils ignorent cette réalité, soit ils mentent aux gens. Ce qui va faire le lit de l’abstention et de l’extrême droite ».

Gilles Schaffar, professeur d’allemand à Strasbourg et son suppléant Hüseyin Karaduman, moniteur technique à Colmar. DOC. REMIS

par Valérie Koelbel

Droits de reproduction et de diffusion réservés © Dernières Nouvelles d'Alsace

 Lire l'article en ligne >
Partager