Échos des entreprises

DCX-Chrome Marly (Nord) :  Le capitaliste Stéphane Delachaux et sa famille doivent payer !

Echo d'entreprise
21/03/2020

DCX est une entreprise qui produit du chrome pour l’industrie. 80 salariés dont 60 ouvriers y travaillent en quatre équipes.

Un ouvrier qui a ressenti des symptômes indiquant peut-être le COVID-19 a été mis en quatorzaine ce week-end. Suite à cela, et pour ne faire prendre aucun risque à leur santé et à celle de leurs proches, des travailleurs se sont mis en droit de retrait durant deux jours et l’usine n’a tourné que partiellement.

Alors que depuis des années les travailleurs demandent des distributeurs à savon conformes, des séchoirs corrects, la direction n’a jamais rien fait… Mais inquiétée par la perte de profits liée à l’arrêt de la production, elle a su installer du jour au lendemain des distributeurs de savon avec bouton pressoir, des séchoirs individuels et du gel hydroalcoolique.

Alors que l’usine est insalubre depuis des années, un service de nettoyage des locaux, des vestiaires et des douches a été mis en place. Cela est bien sûr une bonne chose. Mais la vitesse avec laquelle ce problème a été réglé fait dire aux travailleurs que c’est pour des économies de bouts de chandelles que l’hygiène et la propreté des locaux ne sont pas assurés en temps normal.

La direction a essayé de se faire bien voir en offrant un café aux salariés, qu’il faut venir boire à tour de rôle. La première réaction des travailleurs a été de dire que c’est toute l’année que le café devrait être offert, et pas seulement quand la direction veut amadouer les ouvriers.

Mais ces mesures n’ont bien entendu pas suffi pour rassurer, car on peut être contagieux pendant 14 jours sans déclarer les symptômes. Certains ouvriers ont repris, d’autres ont demandé le chômage partiel.

Mais la direction veut faire tourner l’usine quoi qu’il en coûte... à la santé des travailleurs. Elle fait du chantage menaçant de licenciements économiques en cas d’arrêt de la production. Vendredi soir, la direction a annoncé qu’elle refusait le recours au chômage partiel. Les absences seront donc considérées comme injustifiées et pourront entraîner des sanctions. De nombreux travailleurs sont outrés, car c’est une façon de faire passer le profit avant la santé.

DCX-Chrome a pourtant largement les moyens de supporter un arrêt de l’usine. L’entreprise appartient aux Delachaux, une des familles les plus riches de France. Les Delachaux possède 900 millions d’euros de fortune personnelle, fortune qui a triplé en 10 ans. Ces capitalistes ont largement de quoi payer le chômage à 100 %, et de leur poche !

Renault Flins :  Témoignage d'Olivier

Echo d'entreprise
21/03/2020

La Poste (Nantes) :  Les postiers veulent être confinés !

Echo d'entreprise
21/03/2020

Les facteurs et les autres postiers présents au centre courrier de Nantes-Bretagne ont interpellé collectivement leur direction vendredi 20 mars et demandé leur mise en confinement à domicile afin de se protéger et de protéger leurs familles et les usagers.
Les centres courriers des facteurs de Saint-Sébastien-sur Loire et Rezé, ainsi que plusieurs bureaux de poste sur Nantes sont déjà fermés pour cause de coronavirus.
Les postiers étaient nombreux à penser qu’une fois le centre courrier fermé, les masques de protection dont dispose La Poste seraient plus utiles aux soignants et autres personnels en contact avec les malades.

RATP :  Témoignage de Laurent, conducteur de bus

Echo d'entreprise
21/03/2020

RATP - Bus région parisienne :  Pour la prévention de l’épidémie c’est plus un métro de retard mais au moins dix

Echo d'entreprise
21/03/2020

Au 20 mars, la RATP s’est vue contrainte par un décret et la demande des conducteurs, à désinfecter l’intérieur des bus une fois par jour (à vérifier que ce soit fait réellement), et à mettre en place la montée par l’arrière. C’est le dernier épisode de ses multiples refus qu’on a dû combattre. Car il a fallu des coups de gueule et droits de retrait, pour l’obliger aux diverses mesures de prévention, autres que les « gestes barrière » : vitre anti-agression levée, puis demi-porte avant fermée, puis gel hydroalcoolique, puis lingettes désinfectantes, (le tout distribué nonchalamment et parfois rationné), arrêt de la vente des tickets, du savon dans les sanitaires, nettoyage du poste de conduite, des terminus et locaux de travail. Il a fallu tout arracher,. Et il faut tout vérifier, car les entreprises sous traitantes de nettoyage sont en sous effectif et n’avaient pas de protection et produits spécifiques jusqu’à deux jours. La direction continue de refuser le port d’un masque ou de gants. Même si pour ça et pour le reste, des conducteurs de bus le font sans attendre, préférant se protéger avant tout. Le service des bus a été réduit, mais maintenu y compris toute la nuit. Une partie des conducteurs est donc « mise à disposition » à domicile avec le salaire intégral, mais une partie des primes conduite sera perdue.

Beaucoup d’entre nous se demandent l’utilité de venir faire rouler des banquettes vides au risque de contracter la maladie, et il y a de l’angoisse, car c’est un espace confiné où se croisent les voyageurs. Heureusement les bus sont quasi vides. La justification d’emmener les soigants à l’hôpital cache mal le motif principal qui est d’emmener l’ensemble des travailleurs au boulot, à leurs risques et périls.

Et on apprend par le bouche à oreille que des collègues sont en arrêt maladie, suspectés d’être atteints par le covid 19. Mais sans aucune note d’information ni enquête comme il y en a eu pour les premiers cas détectés au dépôt de Thiais. Car tant que le malade n’a pas de complication entrainant une hospitalisation, il n’y a pas de dépistage, donc pas de certitude. Donc la direction n’informe pas les collègues qui ont été en contact avec le malade suspecté.

C’est un sentiment de colère, d’écoeurement qui s’exprime dans les terminus : « on est rien pour eux », « comme d’habitude ils veulent juste qu’on fasse leurs kilomètres, leurs objectifs, et on peut bien crever ».

Amazon Lauwin-Planque :  « Le business avant tout ! »

Echo d'entreprise
21/03/2020

Avec la crise sanitaire due au Coronavirus, il est recommandé de rester chez soi pour ne pas multiplier les contaminations... mais pas chez Amazon Lauwin-Planque, où le directeur du site a dit devant une assemblée de managers « Le business avant tout ! ». Ce qui a été compris par de nombreux travailleurs comme « y compris avant la santé des salariés ».

Vendredi 13 mars, après la première annonce de Macron, les briefing de début de poste ont été suspendus. Cela a été perçu comme un refus de répondre aux questions légitimes et comme une volonté de minimiser la gravité de la situation. Et la hiérarchie donne comme seule consigne de rejoindre immédiatement les postes de travail.

Dimanche 15, la direction a averti les organisations syndicales par mail que le site ne serait pas fermé, soi-disant pour que les personnes fragiles puissent recevoir les produit dont elles pourraient avoir besoin. Elle a annoncé que des mesures de sécurité allaient être prises, que du gel hydroalcoolique serait fourni aux salariés et que le RH serait présent lundi matin pour répondre aux questions.

Lundi 16 mars, pas de gel hydroalcoolique à la prise de poste... Lors du briefing, les travailleurs ont demandé des comptes aux managers, qui n’ont pas su leur répondre. Le soir, la direction donnait la consigne d’interdire d’écouter le discours de Macron et de travailler pour ne pas impacter la production. Ensemble, des travailleurs ont débrayé pour écouter l'allocution. Certains débrayaient pour la première fois.

Dès le lendemain, des travailleurs ont fait valoir leur droit de retrait. La direction a répondu qu’il n’y avait pas de danger sur le lieu de travail… alors même que cadres et direction sont en télétravail ! Des travailleurs ont été intimidés pour rester et les absents ont été pointés en absence injustifiée.

Révolté à juste titre par la situation, certains d’entre eux ont prévenu des journalistes. Ils se sont présentés sur le site… la direction les a fait expulser par le service de sécurité !

La direction prétend avoir l’autorisation du ministère de l’économie pour maintenir son activité. Avec les nombreux commerces fermés, Amazon espère bien soigner son bénéfice à la faveur de la crise sanitaire.

La santé des travailleurs et de leurs proches n'a pas à faire les frais de la rapacité et de l'irresponsabilité des capitalistes.

 

Des problèmes semblables entraînent des débrayages à Montélimar.

https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/coronavirus-debrayage-des-salaries-d-amazon-a-montelimar-qui-veulent-la-fermeture-de-l-entreprise-1584458461

Michelin - Saint-Doulchard (Cher) :  La direction est en guerre… de classe

Echo d'entreprise
21/03/2020

Le groupe Michelin a été l’un des premiers à annoncer la fermeture de ses usines. Effet d’annonce que tous les grands medias se sont empressés de relayer.

Depuis, c’est silence total sur les décisions du groupe.

Michelin a décidé hier de ne plus avoir recours au chômage partiel, comme il l’avait dit en début de semaine, et d’imposer aux travailleurs de prendre du 18 au 31 mars – donc pour une bonne dizaine de jours - sur leur 5ème semaine de congés, leur JDR (RTT) et leur CET (Compte Epargne Temps). Autrement dit à faire supporter les conséquences de la situation par les ouvriers pour lesquels cela reviendra à venir travailler en juillet ou en août. Via les smartphones, les protestations n’ont pas tardé : être confinés à l’usine en été alors que les températures peuvent atteindre 45°C dans les ateliers, merci bien !

A partir de début avril, les usines seraient en chômage partiel payé à 80% au lieu de 70%, la direction dans sa grande générosité rajoutant 10% pour essayer de faire passer la pilule du rabotage actuel des congés payés. Mais qui dit que la direction ne changera pas de position d’ici là ?

C’est ce qui se passe pour les 80 ouvriers de l’usine de St Doulchard (près de Bourges) qui devaient travailler jusqu’au vendredi 20 pour fabriquer les pneus du F35 de l’armée américaine – production "indispensable" pour aller semer la mort aux quatre coins de la planète – qui maintenant doivent continuer à travailler jusqu'à épuisement des matières premières, week-end compris. Et cela, sans être protégés, ni masques, ni gels hydro-alcooliques, ni essuie-mains à usage unique !

Et si, en avril, le confinement est levé pour les entreprises, sous prétexte de préserver l’activité économique, dixit le ministre de l’économie, ce sera tout bénéfice pour Michelin qui, justement, en fait des bénéfices : 1,7 milliards.

C’est sur ce pactole et les dividendes versés aux actionnaires qu’il faut prendre pour maintenir l’intégralité des salaires des travailleurs.

La santé de la paye doit passer avant la santé des profits !

La Poste - Orléans (Loiret) :  "Continuité du service", mais d’abord du profit

Echo d'entreprise
21/03/2020

Malgré la propagation du virus, La Poste demande aux postiers de continuer à travailler, alors même que les mesures sanitaires minimum ne sont pas respectées.

À la PIC d’Orléans – Fleury-les-Aubrais (ex-centre de tri), seuls certains services étaient pourvus du fameux gel, mais largement périmé : il datait de 2010. Alors qu’un postier était venu travailler avec son masque et insistait pour le garder, des responsables lui ont intimé l’ordre de le retirer en lui disant qu’il n’était pas malade.

Pour faire travailler dans ces conditions, la direction se retranche derrière l’argument de la "continuité du service", et l’inspection du travail lui a donné raison lors du comité d’hygiène et sécurité. Et si la distribution a été interrompue nationalement le 21 mars, les jours suivants il est prévu que les facteurs fassent plus que leur tournée et remplacent les absents.

En agissant au mépris de la santé des travailleurs, La Poste se comporte comme tous les patrons. Alors, les postiers qui ont exprimé leur refus de venir travailler dans ces conditions ont bien eu raison.

Épidémie de coronavirus :  Témoignage d'une travailleuse de l'industrie aéronautique

Echo d'entreprise
21/03/2020

Télécharger ce média

Epidémie de coronavirus :  Témoignage d'une travailleuse d'une usine de caoutchouc

Echo d'entreprise
21/03/2020

Télécharger ce média