Échos des entreprises

Occitanie :  Aéronautique : prendre sur les milliards accumulés pour maintenir tous les emplois

Echo d'entreprise
11/04/2021

Pour prétendument « sauver l’industrie aéronautique » le gouvernement a sorti 15 milliards d’euros dont 7 sont allés directement dans les poches de Air France. Et la Région Occitanie a ajouté des dizaines de millions. Mais pour les travailleurs, en plus des centaines d’intérimaires purement et simplement jetés à la rue, ce sont les licenciements et pour ceux qui restent les salaires bloqués, les conditions de travail très dégradées.

Ainsi Airbus, riche à milliards, a supprimé près de 2 000 emplois. Dans la sous-traitance, le groupe Derichebourg a attaqué en imposant un Accord de Performance Collective, sous prétexte de sauver 700 emplois. Plus d’une centaine de travailleurs ont été licenciés pour avoir refusé les conditions de l’APC. Le 6 avril, chez AKKA, à Blagnac, c'est par une visioconférence que les salariés ont été informés qu'ils faisaient partie des catégories professionnelles touchées par le plan social du groupe qui prévoit 441 suppressions de postes en France dont 360 en Occitanie.

En Ariège, à Pamiers, une centaine d’emplois vont être supprimés chez Aubert et Duval. Dans le Lot, Figeac Aero supprime 200 postes à Figeac ; pourtant l’entreprise a obtenu en décembre 2020 une subvention de 3,6 M€. Daher, malgré le prêt garanti par l’État de 170 millions d’euros et les aménagements accordés par ses partenaires financiers, inflige un PSE concernant 643 emplois.

Et la liste est longue. Latelec à Labège : 130 emplois menacés et transfert de la production à l’étranger. Chez CMT+ : 140 suppressions d’emplois. SimAIR à Colomiers ferme l’usine. Cauquil à Mondouzil licencie 32 salariés. T-Systems se débarrasse des 33 travailleurs du site de Toulouse. Chez MKAD à Varilhes près de Pamiers, 50 travailleurs sont menacés. Etc

En réalité, les patrons se servent de la crise sanitaire pour rentabiliser, moderniser, rendre encore plus compétitive la filière aéronautique avec les deniers publics et sur le dos des travailleurs. C’est une vraie guerre sociale. Il faudra que les travailleurs ripostent tous ensemble.

Renault Douai :  Les puces manquent, mais Renault gratte les salaires

Echo d'entreprise
10/04/2021

Le manque de puces électroniques, la Covid et la garde des enfants sont les raisons invoquées par Renault pour économiser sur les salaires en ayant recours au chômage partiel payé par l’État.

À Douai, sur près de 2 700 salariés, 200 sont laissés chez eux. Raison invoquée : ils sont « fragiles » et « il n’y a pas de travail pour eux ». Alors, ils sont au chômage partiel, payés par l’État et par un vol de leurs jours de congés, mais pas payés par Renault.

Pour ceux qui travaillent, journée raccourcie. Au Montage, on vient à 7 h et on part au bout de 5 heures. Le reste de la journée : chômage partiel… Chaque atelier de l’usine a son propre emploi du temps, alternant les jours travaillés et le chômage partiel.

Mais partout, la cadence est accélérée pour assurer la production en moins de temps. Pour l’ouvrier, travailler moins longtemps mais plus vite, c’est tout aussi crevant. Mais pour Renault, ça coûte moins cher !

Stellantis Hordain :  D’abord le travail… la santé, on verra ça après !

Echo d'entreprise
10/04/2021

Stellantis Hordain manque de personnel mais ne veut pas embaucher. Alors le groupe automobile a transformé des ouvriers de ses usines polonaises en itinérants. Ils sont 150 à travailler dans l’usine.

Pour Pâques, 87 d’entre eux ont été autorisés à rentrer dans leur famille, c’était bien la moindre des choses, puisqu’ils sont là depuis plus de 10 mois. 25 ne sont pas revenus. Certains étaient en fin de contrat, mais 8 sont soit atteints du covid, soit cas contacts.

Une grande partie des travailleurs a repris le travail le mardi 6 avril. Le lendemain, sans faire de distinction entre ceux qui auraient été cas contact ou non, la direction les a tous placés en « isolement ». Dans l’usine, des inquiétudes n’ont pas manqué quant aux risques de contamination.

Que ce soit envers les travailleurs polonais comme les travailleurs français, la direction a le même mépris. Une seule chose compte pour elle, le profit.

Toyota-Onnaing :  Ce n'est pas aux travailleurs de faire les frais de l'anarchie de l'économie capitaliste !

Echo d'entreprise
09/04/2021

La direction de Toyota a annoncé que la production de l’usine d’Onnaing sera annulée 2 jours la semaine prochaine.

Ce serait à cause du blocage du canal de Suez par un porte-conteneurs et les retards occasionnés, ainsi que la pénurie de composants électroniques faute d’investissements.

Pour augmenter toujours plus leurs profits, les capitalistes organisent la production en flux tendu, alors le moindre incident local a des conséquences mondiales... Et la course aux profits des uns nuit à la course aux profits des autres !

Mais au final, des grands groupes multimilliardaires, comme Toyota, veulent faire payer aux travailleurs l'anarchie de leur système.

À Toyota-Onnaing, la direction veut placer ces deux jours d’arrêt en compteur négatif, c’est-à-dire des heures que les ouvriers devront rattraper à un tarif très désavantageux, des samedis ou des dimanches de nuit.

Et pour les centaines d'intérimaires de l'usine, ce sera 2 jours sans salaire !

Michelin :  Osiris, dieu des actionnaires

Echo d'entreprise
09/04/2021

Michelin vient de mettre au point, à l’usine de Blavozy (près du Puy-en-Velay), une nouvelle technologie, baptisée « Osiris », capable de gagner en productivité dans la confection des pneus. A l’heure de la mode écologique, il vante surtout le gain en consommation d’énergie et émission carbone.

Par contre, il est moins prolixe sur la réduction des travailleurs nécessaires à la production de ces pneus. S’il prétend, pour l’instant, qu’aucun licenciement ne sera lié à ce projet, comment ne pas le mettre en relation avec le plan général de 2 300 suppressions de poste annoncé en ce début d’année ?

Cerise sur le gâteau, l’entreprise bénéficie pour ce projet d’une aide de l’Etat de 1,75 millions d’euros, dans le cadre du plan France Relance pour la décarbonation de l’industrie.

Aristote disait : « Le progrès ne vaut que s'il est partagé par tous ». Michelin traduit : « Le progrès ne vaut que s’il est partagé entre les actionnaires ».

Mairie de Reims :  Toujours mobilisés contre le vol des congés

Echo d'entreprise
09/04/2021

Les agents de la ville et de l'agglomération de Reims continuent de s’organiser pour refuser le vol de congés que gouvernement et municipalité veulent leur imposer avec la loi Dussopt.

Lors du précédent débrayage le 26 mars, les grévistes avaient collectivement décidé de se remettre en grève pour la quatrième fois le 8 avril. Il s’agissait aussi de répondre au « sondage » organisé par la direction, qui non contente de leur voler entre 7 et 12 jours de congé, voudrait que les agents acceptent de bon cœur de voir leur temps de travail hebdomadaire augmenter, et leur demande s’ils « préfèrent » travailler 36h10, 37h30 ou 39h par semaine.

Malgré la difficulté de discuter dans les services, vidés par le télétravail et la nécessité de garder les enfants suite à la fermeture des écoles, et bien conscients que les restrictions actuelles tombent à pic pour la municipalité, une bonne vingtaine d’agents ont tout de même réussi à s’organiser pour convaincre leurs collègues de détourner ce sondage en agrafant dessus un bandeau rappelant leur revendication : que tous les agents gardent tous leurs congés, et sans travailler davantage.

Jeudi 8 avril, plusieurs services comme les inscriptions scolaires, la médiathèque Croix-Rouge, le guichet numérique « Reims contact » étaient partiellement ou totalement fermés du fait de la grève. Celles et ceux qui avaient récolté dans leurs services les sondages détournés se sont retrouvés devant la mairie pour les rassembler et les adresser à la direction. Ils ont fait sortir de son bureau l’adjoint au maire chargé du personnel et ont rempli l’urne devant lui avec 217 sondages détournés.

Toutes et tous étaient contents d’avoir pu mener à bien cette action qui continue de montrer à la direction qu’il existe des travailleuses et des travailleurs qui ne laissent pas passer ses attaques sans réagir, et sont prêts à poursuivre le combat à l’avenir.

Renault (Normandie) :  Un emploi pour vivre !

Echo d'entreprise
08/04/2021

A Renault Sandouville, à Renault Cléon, la direction de ces usines a « remercié », durant ces derniers mois, des milliers de travailleurs intérimaires qui travaillaient essentiellement sur les chaines de montage.

Pour ceux qui restent sur les chaines, les cadences sont souvent devenues encore plus intenables.

Il parait évident qu’il faudrait répartir le travail pour que tout le monde puisse conserver son travail et le rendre plus facile.

Mais dans sa course au profit, la direction du groupe se fiche bien évidemment des conditions de vie et de travail des salariés.

La répartition du travail, il faudra l’imposer !

Institut coeur-poumon de Lille :  Ça va mal pour l’hôpital, pas pour le capital !

Echo d'entreprise
07/04/2021

Au CHU de Lille, les travaux de l’institut cœur-poumon sont officiellement terminés. Le chantier a finalement duré 7 ans. Si des rénovations étaient nécessaires, elles représentent surtout des contrats bien juteux pour des entreprises privées. C’est le groupe Vinci, qui a récupéré le contrat de rénovation avec son entreprise Sogea Caroni, soit une commande de 200 millions d’euros.

L’ICP est aussi un terrain de jeux pour les trusts pharmaceutiques, comme l’entreprise Medtronic, qui y vend 11 % du matériel et qui affiche 20 millions de bénéfices en 2020.
Un institut cœur-poumon représente sans doute une avancée mais, dans la société capitaliste, de tels progrès sanitaires ne sont au final que des prétextes pour détourner l’argent public vers les grands groupes capitalistes.

Walor, Bogny-sur-Meuse ( Ardennes) :  Soutien aux grévistes assignés en justice

Echo d'entreprise
07/04/2021

Walor, leader européen de fabrication de pièces usinées pour l’automobile, est de nouveau en butte à la colère des travailleurs, cette fois sur son site de Bogny-sur-Meuse. Les salaires y sont insuffisants,  les pressions patronales s’exercent à tous les niveaux. Et ce sont les femmes qui ont donné l’impulsion au mouvement : leur salaire, à poste équivalent, est de 200 euros inférieur à celui des hommes.  

95% des travailleurs du site de Bogny-sur-Meuse sont  en grève depuis mercredi 31 mars. Ils se battent pour une augmentation du taux horaire et l’égalité salariale. Face à ce mouvement, la direction a sorti la grosse artillerie : constat d’huissier et comparution devant la justice de quatre grévistes, qui doivent répondre du chef d’accusation  d'« entrave à la liberté de travailler ». Ils sont menacés de licenciement.  A croire que ces quatre là ont bloqué à eux seuls un site comptant 184 salariés, dont la quasi totalité est en grève depuis une semaine. Face à ce mouvement qui rappelle la grève victorieuse des travailleurs du site Walor de Vouziers en février dernier, la direction est vite passée à l’offensive et a opté pour des manœuvres d’intimidation. 

Une quarantaine de personnes s’est retrouvée devant le tribunal de Charleville-Mézières mardi 6 avril pour soutenir les travailleurs menacés. Les grévistes sont bien déterminés à se défendre et à poursuivre leur mouvement, soutenus par leurs collègues grévistes qui, eux, sont restés sur le piquet devant l’usine.

Hôpitaux :  "Y'a trop de travail à l'hôpital, y'a trop de chômeurs à l'extérieur"

Echo d'entreprise
06/04/2021

Face au manque de personnel des hôpitaux, le seul argument du gouvernement c’est : on ne peut pas former des agents en quelques semaines.
Ce ne sont pas seulement les soignants qui manquent mais des travailleurs de tous les secteurs : blanchisserie, transport des malades, secrétariat, nettoyage...
Gérer plus de 300 appels par jour toute seule comme dans un secrétariat au CHRU de Lille ; courir 20 kilomètres dans la journée pour brancarder des patients comme à l’hôpital d’Arras ; nettoyer en quelques minutes des chambres comme à Valenciennes… le problème est le même partout : le manque de personnel.
Dans la région, des millions de chômeurs désespèrent de ne pas trouver de travail. Depuis un an, ils auraient largement pu être formés à ces emplois. Mais l’argent public sert à gaver les grands patrons, pas à embaucher dans les hôpitaux.
De quoi donner la rage !