Échos des entreprises

ONET (CHU de Nantes) :  Après 8 jours de grève, le patron recule

Echo d'entreprise
29/06/2020

Avant ou après le covid, les travailleuses et travailleurs du nettoyage du CHU doivent se battre pour défendre leur peau. Le 16 mars déjà, le personnel du nettoyage avait fait grève en plein covid pour obtenir des produits nettoyants, désinfectants et du matériel de protection : gel hydroalcoolique et gants.

A la suite de la manifestation des soignants et de ceux qui réclament des moyens pour la santé, le 16 juin, les salariées se sont de nouveau mises en grève. Elles réclament des augmentations de salaire, une prime covid, une prime trimestrielle ainsi que le paiement des jours de grève. La grève a été très suivie et a obligé une partie de l'encadrement à faire le "ménage". Des performances qui n'ont pas convaincu le personnel hospitalier...

La grève a tenu 8 jours. Le 25 juin, la direction a reculé face à la détermination des grévistes, et a dû accorder des requalifications pour 70% du personnel donnant lieu à des augmentations de salaires et une prime trimestrielle de 100 euros bruts pour tous. Le patron, soi-disant inébranlable, a dû céder. Un exemple à suivre.

Cora Les Ayvelles, Charleville :  Petite prime sur fond de grands profits

Echo d'entreprise
29/06/2020

Les salariés de Cora ont enfin perçu la prime promise par leur direction. Mais elle a finalement été versée sous forme de prime forfaitaire en fonction du temps de présence : 125 euros par semaine travaillée, s’il n’y a eu aucune absence pour garde d’enfant ou maladie.

Comme si le risque pouvait se calculer au prorata du temps de travail ! Une heure suffit pour être contaminé... Les salariés contraints de rester chez eux pour garde d’enfant ou pour maladie n’ont pas choisi de moins travailler !

Avec le chômage partiel imposé, beaucoup ont vu leurs revenus drastiquement diminuer. Ce prorata est bien mesquin quand on connaît les chiffres d’affaires records réalisés par la grande distribution.

Cette prime, tout le monde devrait la toucher, intégralement et sans condition ! Ce sont d’abord des augmentations de salaire qu’il faut, pas seulement une prime ponctuelle et donnée au compte goutte. Aux travailleurs d’imposer cela collectivement.

Forges de Bologne :  Plan de licenciement déguisé

Echo d'entreprise
28/06/2020

Les organisations syndicales des Forges de Bologne ont informé la presse locale que suite au Comité social et économique (CSE) du 16 juin, la direction avait ouvert la possibilité aux salariés d’une rupture conventionnelle au minimum légal. Il s’agit, ni plus, ni moins d’un plan de licenciement déguisé qui permet à l’entreprise d’alléger l’effectif en évitant les frais d’un plan de licenciements, plus couteux. Une pratique qui a d’ailleurs aussi été mise en œuvre à Bar-sur-Aube.

Au moment même où les pouvoirs publics investissent à sa place, la direction des forges de Bologne fait ainsi la démonstration de ses priorités.

Technipal (Eclaron) :  Fermeture annoncée

Echo d'entreprise
27/06/2020

Mauvaise nouvelle pour la fabrique de palettes d’Eclaron, en Haute-Marne : le déconfinement a été l’occasion d’annoncer la fermeture de l’entreprise. Douze salariés se retrouvent sur le carreau.

C’est le type même de la petite unité fortement dépendante de l’activité de groupes plus gros. Le fonctionnement du capitalisme en crise, pour tous les salariés, c’est une épée de Damoclès au-dessus de la tête en permanence.

Organiser la production et répartir le travail entre tous, et entre toutes les usines existantes sans perte de salaire, est la seule solution pour sauver la peau des travailleurs, de tous les travailleurs, chômeurs, précaires, intérimaires comme CDI.

La Halle (Langres) :  Fierté et solidarité

Echo d'entreprise
27/06/2020

Samedi 20 juin, les quatre salariées de l’enseigne « La Halle », à Langres, se sont affichées « en grève ». L’enseigne est en effet sortie du confinement avec l’annonce de la fermeture de magasins (289 sur 830). Si les salariées de Langres ne sont pas directement visées, elles se sentent concernées, et elles ont raison.

Cette réaction de solidarité de quelques salariées d’un petit magasin a été remarquée et appréciée par de nombreux passants.

Il y a de quoi être fières !

Michelin :  De l’argent, il y en a

Echo d'entreprise
27/06/2020

Une entrée de l'usine de Cataroux

Crise ou pas crise, l’assemblée générale des actionnaires de Michelin, qui s’est tenue à huit clos cette semaine, garantie toujours les revenus des plus riches.

Si les dividendes par action passent de 3,85 € à 2 €, cela représente encore plus de 350 millions d’euros pour les actionnaires. Par contre, les augmentations des salaires sont, elles, au ras des pâquerettes… voire nulles pour beaucoup.

Pourtant, d’après ses propres chiffres, l’entreprise n’est pas aux aboies : le bénéfice net a encore été de 1,7 milliard d’euros en 2019.

Il y a largement de quoi maintenir tous les emplois, y compris ceux en CDD ou en intérim, et augmenter les salaires.

Saint-Amand-les-Eaux (Nord) :  Grève à GSK contre le vol des primes

Echo d'entreprise
26/06/2020

Mercredi 24 juin, une grève très majoritaire, à l’appel du syndicat FO, a mis à l’arrêt l’usine GSK de Saint-Amand, contre une baisse très importante des primes.

Cette usine, où travaillent environ 900 personnes, a tourné pendant tout le confinement. On y produit des vaccins. L’usine a commencé à produire en particulier des adjuvants pour être prêt à produire en masse, dès qu’il sera au point, le futur vaccin contre la Covid 19.

Ce groupe mondial de la pharmacie, ultra bénéficiaire, n’a pourtant pas hésité à annoncer que la prime d’intéressement serait diminuée… et la prime de participation égale à zéro, comme si cette usine ne faisait pas de bénéfices ! Cela faisait perdre plusieurs milliers d’euros par an par salarié.

La grève a été massive, toutes les lignes de production étaient à l’arrêt. Et les grévistes ont tenu un piquet devant l’usine toute la journée.

Le soir, la direction annonçait un recul : en relevant l’intéressement, en additionnant une prime « gilet jaune » de 400 € pendant 3 ans, et 3% d’augmentation de salaire par an pendant 5 ans.

Les travailleurs sont fiers d’avoir fait reculer la direction en se mobilisant massivement.

À GSK comme ailleurs, il faut se préparer à de nouvelles attaques : les capitalistes feront tout pour que ce soient les travailleurs qui paient les pots cassés de leur crise.

C’est une journée réussie qui en appelle d’autres.

Toyota (Onnaing, Nord) :  Les milliards de bénéfices doivent servir à embaucher et à augmenter les salaires !

Echo d'entreprise
26/06/2020

La direction de l’usine Toyota à Onnaing a annoncé que cette année encore la prime de participation serait nulle au prétexte que… l’usine ne ferait pas de bénéfices !

Ben voyons ! Les 4 500 travailleurs de l’usine produisent une Yaris toutes les 57 secondes mais cela ne rapporterait pas d’argent à Toyota ?

Si l’on en croit les chiffres officiels de la direction, cette usine aurait même cumulé 1 milliard d’euros de déficit depuis 20 ans ! On comprend mal pourquoi la direction ne serait pas limogée depuis longtemps pour une telle incompétence !

C’est bien sûr un artifice comptable qui permet à Toyota de mettre artificiellement les comptes de l’usine d’Onnaing dans le rouge, en vendant à Toyota Europe les Yaris en dessous du prix de revient.

La réalité, c’est que le groupe Toyota a enregistré cette année un bénéfice de 21 milliards d’euros ; 150 milliards cumulés depuis 10 ans : largement de quoi embaucher pour alléger la charge de travail de tous et augmenter massivement les salaires !

Clinique Bordeaux-Nord Aquitaine :  Ça remue chez les blouses blanches et de couleur

Echo d'entreprise
26/06/2020

Deux jours après le succès de la manifestation du 16 juin, où se sont retrouvé plus de 150 travailleuses et travailleurs des trois cliniques du groupe Bordeaux-Nord, infirmiers et infirmières, aides-soignants, brancardiers, agents de services hospitaliers, un nouveau débrayage a eu lieu devant les locaux de la direction de la clinique Bordeaux-Nord, pour faire valoir les revendications de salaire du personnel.

La vue de tout ce monde n’a visiblement pas été du goût du directeur, puisque celui-ci, après avoir affirmé qu’il « ne négocierait pas sous la pression », est parti s’enfermer dans son bureau, dont il n’a plus voulu sortir. Cette déclaration a fait doucement sourire le personnel de santé qui ressent la pression tous les jours dans son travail.

Le service des urgences était particulièrement bien représenté dans ce débrayage puisque, comme bien d’autres, il subit de plein fouet, après l’épreuve du Covid, le choc de la reprise plein pot de l’activité avec toujours le même manque de personnel.

Les heures et les jours suivants, la hiérarchie s’est répandue dans les services pour raconter la fable selon laquelle le fait d’accorder plus que 1 % d’augmentation mettrait le groupe en péril.

Mais les travailleurs pensent, eux aussi, que leur budget est en péril avec leur salaire insuffisant. Alors, ce n’est pas ce genre d’argument qui suffira à les anesthésier.

Clinique Bordeaux Caudéran (PBNA) :  Un porte-feuilles à la place du coeur

Echo d'entreprise
26/06/2020

Dimanche 7 juin dans la soirée, une dame de 83 ans a tenté de s'immoler par le feu dans sa chambre de la clinique de Bordeaux Caudéran. Elle a été a été transportée dans un état grave au Centre François-Xavier Michelet. C’est grâce à l’intervention d'une infirmière qu’elle a pu être sortie des flammes. Cette infirmière, elle même incommodé par les fumées, fût à son tour évacuée vers l’hôpital Saint-André. Et c'est grâce aux personnels encore présent dans l’établissement, que le feu a pu être éteint.

Le lendemain, le directeur de PBNA  est venu sur place pour évaluer les dégâts. Le moins qu’on puisse dire est qu'il a laissé un goût amer dans le service : pas un mot de compassion pour cette octogénaire que tout le monde connaissait, pas un un mot non plus pour le personnel soignant, encore secoué par les évènements de la veille.

Finalement dans cette affaire le plus choquant a été son attitude, plus préoccupé du matériel que de l’humain !