Échos des entreprises

Mairie de Reims :  Les agents en grève contre le vol de leurs congés

Echo d'entreprise
15/02/2021

À Reims, les travailleuses et travailleurs de la ville et de l’agglomération ne sont pas prêts à laisser passer la dernière attaque de la municipalité qui veut augmenter leur temps de travail et supprimer entre sept et douze jours de leurs congés.

Après une première journée de grève fin janvier qui avait déjà réuni deux cents travailleurs, plus de cent cinquante agents se sont à nouveau retrouvés le mardi 9 février devant l’Hôtel de ville pour montrer leur détermination.

Au même moment dans les bureaux, la direction, après avoir expliqué pendant des semaines que cette suppression des congés était imposée à tous par la loi et qu'il n'y avait pas moyen d'y déroger, discutait finalement des moyens de faire passer la pilule en lâchant quelques jours, mais seulement pour certaines catégories d’agents aux conditions de travail ou horaires particuliers, comme le travail de nuit ou en horaires décalés. Sur le parvis, les grévistes, pas dupes de la manœuvre grossière de la direction pour essayer de les diviser en cédant des miettes à quelques uns, ont voté leur revendication. Pour eux, une seule exigence : conserver TOUS les jours de congés pour TOUS les travailleurs.

Conscients que ce premier recul de la direction est dû à leur mobilisation, les grévistes ne comptent pas en rester là. Ils ont décidé de chercher à étendre leur mouvement en faisant tourner une pétition. Une trentaine d’entre eux se sont portés volontaires pour aller la porter dans les nombreux services de la mairie et chercher à convaincre et entraîner leurs collègues.

L’assemblée générale a aussi voté le prochain jour de grève qui permettra de revenir plus nombreux pour déposer la pétition et faire reculer la municipalité.

Le rassemblement s’est joyeusement terminé par une manifestation devant les bâtiments municipaux les plus proches pour faire entendre « On est là, on est là, pour garder tous nos congés, nous on est là. On n’veut pas des RTT, travailler plus c’est pas l’idée, avec le chômage qu’il y a faut embaucher. »

En dénonçant la politique criminelle qui aboutirait à les faire travailler plus alors que les chiffres du chômage explosent, ces grévistes rappellent que leur combat se place sur le terrain de la défense des intérêts communs de tous les travailleurs.

Fountaine-Pajot (Charente-Maritime) :  Catamarans pour les uns, pas marrant pour les autres

Echo d'entreprise
12/02/2021

L'usine Fountaine-Pajot de La Rochelle, dans les locaux de l'ancienne usine d'hydravions de la Société de construction aéronavale

Selon son directeur interviewé par Sud-Ouest, le groupe nautique se prépare à un boom des ventes de ses catamarans de luxe – certains valent plus de 2 millions d’euros. Signe certain que la crise ne touche pas les revenus de la bourgeoisie.

Le groupe a maintenu ses profits bruts à 21 millions d’euros en 2020 malgré l’arrêt de production pendant le confinement du printemps. Ces profits sont payés doublement par les salariés : par leurs impôts, quand l’entreprise bénéficie d’aides de l’État comme le paiement du chômage partiel, et par leur exploitation accrue, quand les salaires stagnent à 1 400 € ou quand le travail en 2 x 8 se généralise pour rentabiliser les installations existantes sans investir, au prix de la santé des travailleurs.

Tout cela pour des clients qui ne passent souvent qu’une semaine par an sur leur bateau, quand les ouvriers sont dessus à longueur d’année, non pas debout sur le pont mais contorsionnés dans la coque, et à respirer non l’air marin mais les solvants.

Lire aussi sous ce lien l’article du journal Lutte ouvrière sur ce sujet.

Dufour-Yachts (Périgny, Charente-Maritime) :  Grève pour une prime de quart

Echo d'entreprise
12/02/2021

Grévistes de Dufour le 6 février

L’usine Dufour a été rachetée par Fountaine-Pajot en 2018. Mais alors que le travail posté en 2 x 8 donne droit à une prime de quart, déjà bien maigre, de 4,25 € brut par jour à dans les autres usines du groupe, ceux de Dufour n’en touchent aucune. Cela a déclenché pendant une semaine une grève spontanée des travailleurs du montage en 2 x 8, à laquelle se sont joints par solidarité des travailleurs non concernés – pour le moment – par les quarts. Ils ont gagné un début de prime (2 € brut par jour).

Les profits du groupe Fountaine-Pajot atteignaient 30 millions brut en 2019. Cela représente 23 000 € par salarié ! Il y a donc vraiment de quoi payer non seulement une prime décente mais aussi des augmentations de salaires pour tous.

Lire aussi sous ce lien l’article du journal Lutte ouvrière sur ce sujet.

Walor – Vouziers :  Bras de fer remporté par les travailleurs

Echo d'entreprise
11/02/2021

Vendredi 28 janvier, la grève des 90 travailleurs de l’usine Walor, à Vouziers dans les Ardennes, s’est achevée par un recul de la direction, contrainte de céder une augmentation de salaire.

Cette petite usine appartient à un grand groupe, Walor, leader européen de la fabrication de pièces usinées pour l’automobile, qui fournit les grands constructeurs automobiles.

Les ouvriers de l’usine de Vouziers travaillent en 3×8, avec une équipe de week-end et une seconde en cours de constitution. Depuis deux ans, ils subissent de plus en plus de pressions. On leur reproche par exemple des pauses café-cigarette trop longues et des chefs d’équipe supplémentaires sont recrutés pour les surveiller. Les travailleurs, eux, devraient se contenter d’une augmentation du taux horaire de 5 centimes !

Durant le premier confinement, la direction a arrêté la production pendant quinze jours. Elle n’a rien déboursé pour le paiement du chômage partiel et a bénéficié d’un report du versement des cotisations sociales ainsi que d’un prêt garanti par l’État de 27 millions d’euros, ce qui lui a permis de payer ses arriérés de cotisations et d’impôts. Quand la production a repris sur la base du volontariat, les salariés ont obtenu bien péniblement une prime Covid de 150 euros par mois.

Le vase a débordé quand la direction a décidé de supprimer un emploi sur une chaîne de production. Les travailleurs, qui discutaient depuis quelque temps d’un mouvement, ont décidé de faire deux heures de débrayage vendredi 22 janvier. Face au mépris affiché par le patron, ils se sont ensuite mis en grève.

La grève a été suivie par 90 % des travailleurs, sur les chaînes de production comme dans les bureaux. Ils se sont relayés pour occuper l’usine et distribuer des tracts aux abords du site, afin d’expliquer à la population leurs conditions de travail et leur revendication d’une augmentation de 40 centimes de l’heure, ainsi que du rétablissement du poste supprimé. La direction, surprise par la réaction des travailleurs, a lâché assez rapidement 15 centimes.

On était loin du compte, et le mouvement s’est donc poursuivi. La solidarité entre les travailleurs s’est organisée afin de garder les hésitants dans le mouvement. La direction est finalement revenue sur la suppression de poste et a concédé les 40 centimes de l’heure d’augmentation, mais pas à tous. Les grévistes ont alors décidé de maintenir la pression.

Au bout de six jours de grève, la direction a dû céder 46 euros net d’augmentation mensuelle pour tout le personnel. Les travailleurs savent que cette augmentation est insuffisante pour subvenir à leurs besoins. Mais cette mobilisation leur a permis d’obtenir bien plus que ce que la direction était prête à lâcher au départ, et de faire l’expérience de la force d’une lutte collective. Une expérience précieuse pour l’avenir !

Renault Cléon (Seine-Maritime) :  Se préparer pour la suite !

Echo d'entreprise
07/02/2021

La journée d’action du jeudi 4 février appelée par la CGT à l’échelle du pays, a été l'occasion pour des travailleurs de Renault Cléon d’organiser, sur le remps du midi, un barbecue près du rond-point qui dessert l’entrée principale de l’usine.

Ce moment, outre sa convivialité, a été l’occasion de permettre la discussion sur le terrain des intérêts du monde du travail. Face à la guerre que mène le grand patronat contre les travailleurs avec, notamment, de la part de la direction de Renault, une menace de suppression de milliers d'emplois, il faut nous préparer à la riposte.

Cette journée, qui en appelle d’autres, a été une étape de cette préparation.

Usine d’Arc – Arques (62) :  Visite de la ministre : subventions publiques, profits privés et suppressions d’emplois

Echo d'entreprise
05/02/2021

Mardi 2 février, la ministre du travail Élisabeth Borne était en visite à l’usine d’Arc (5 000 salariés). Cette visite arrive après deux importants chèques d’argent public donnés aux patrons du groupe en 2020 : le premier de 35 millions d’euros en mai et le deuxième de 108 millions d’euros en août. À ces sommes, il faut ajouter le plan de chômage partiel longue durée qui permet aux patrons d’Arc d’économiser au moins un jour de salaire par salarié et par semaine, payé par l’État.

La visite de la ministre vise à faire croire qu’Arc embaucherait 225 personnes. La réalité est que les patrons ne remplacent qu’un départ à la retraite sur trois. 700 départs sont prévus dans les 3 prochaines années, ce qui fait officiellement 475 emplois supprimés.

Dans le même temps, les patrons d’Arc ont annoncé un bénéfice avant impôt de 25 millions d’euros pour 2020.

Comme à Bridgestone, où la ministre s’était rendue avant d’aller à Arc et comme dans bien des grosses entreprises du pays, l’État gave d’argent public les patrons qui accumulent des profits et qui licencient.

Grève dans l’éducation ! :  Une mobilisation réussie

Echo d'entreprise
04/02/2021

A l’appel de la plupart des syndicats enseignants, une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés à Chaumont, le mardi 26 janvier, dans le cadre de la journée de grève nationale, dans l’éducation, pour réclamer la revalorisation immédiate des salaires, un vrai statut pour les Accompagnants des élèves en situation de handicap et des Assistants d’éducation, ainsi que l’abandon des suppressions de postes et la création de tous les postes nécessaires ou encore l’amélioration des conditions de travail.
Dans plusieurs collèges du département, la grève a été bien suivie et de nombreux enseignants ont fait état de classes surchargées du fait des fermetures de classes, ce qui est d’autant plus dangereux en cette période de crise sanitaire.
Cette journée aura ainsi été l’occasion de démontrer que de nombreux enseignants sont loin de se résigner à cette situation.

Renault MCA - Maubeuge :  Le débrayage a payé !

Echo d'entreprise
01/02/2021

Le 27 janvier, à MCA, filiale du groupe Renault située près de Maubeuge produisant la kangoo, une centaine de travailleurs du montage et de peinture ont débrayé pour demander une augmentation de la prime d’intéressement.

En effet, depuis des mois, la charge de travail augmente. « Renault ne cesse de demander des efforts, à son tour d’en faire ! » Tel était le sentiment de beaucoup qui ne voulaient pas se contenter des 364 euros annoncés par la direction. A la suite d’une prise de parole organisée dans la matinée par un syndicat au Montage, un cortège d’une bonne centaine de grévistes, rejoint par une partie de l’équipe de Peinture, a circulé le long des lignes.

La direction, qui ne s’attendait pas à une telle réaction, a rapidement promis un versement supplémentaire dont le montant de 150 euros minimum a été officiellement annoncé le lendemain.

Ceux qui ont participé à ce débrayage étaient fiers de cette petite victoire, d’autant que pour certains, récemment embauchés, c’était leur première action collective. Le résultat a montré que pour contraindre la direction à mettre la main à la poche, la méthode était la bonne !

Livreurs Uber Eats et Deliveroo de Reims :  Trois jours de grève

Echo d'entreprise
29/01/2021

Après une première journée de grève le 10 janvier dernier, l’idée de marquer le coup sur un week-end, vendredi compris, s’est propagée, avec la volonté cette fois-ci de s’organiser en amont, pour imposer aux plateformes une augmentation du prix des courses, ainsi qu’un tarif minimum à 4€50. Il n’est en effet plus rare de devoir se résigner à accepter des trajets de moins de 3€, voire 0,95 € pour une double commande imposée, c’est-à-dire qu’au lieu de ne prendre qu'une commande à la fois, la plateforme en impose aux livreurs une deuxième dont la destination est plus ou moins proche de celle de la première.

Un groupe WhatsApp a vite réuni jusqu’à 150 participants. Lundi 18, un collectif de lutte s’est formé. Des revendications ont été votées et un tract a été distribué le lendemain parmi les livreurs, appelant à se rassembler le vendredi 22 au matin sur la place du centre-ville.

Ce jour-là, une grosse soixantaine de livreurs étaient présents, ainsi que la presse invitée par les grévistes. De petites équipes volantes se sont constituées pour aller à la rencontre de non-grévistes afin de les convaincre de rejoindre le mouvement, ce qui dans l’ensemble a été un succès. C’est ce mode d’organisation qui par la suite a rythmé les trois jours de grève avec systématiquement un rendez-vous en fin de matinée et un autre en début de soirée.

Durant ces trois jours, les applications ont été quasiment mises à l’arrêt. Elles ont pourtant essayé de briser le mouvement en incitant les restaurateurs à faire appel à la police au cas où ils auraient été témoin d’intimidation, ou en proposant des courses d’un coup beaucoup mieux rémunérées. Mais, comme le disait un gréviste : « Ils croient qu’on est faibles ; on va leur montrer qu’on est plus forts ». Le soir, du fait du couvre-feu, les grandes chaînes de fast-food ont dû à chaque fois fermer leurs portes. Et les livreurs, dans un sentiment de fierté, partageaient alors entre eux leurs écrans d'application sur lesquels figuraient qu'aucune livraison n'avait été réalisée.

Au final, si les plateformes n’ont pas donné suite, les livreurs étaient satisfaits d’avoir tenu trois jours, d’avoir relevé la tête. Comme le faisait remarquer l’un des grévistes, des liens de camaraderie se sont créés par-delà les communautés, et beaucoup sentent que ces liens compteront pour l’avenir, discutant par exemple d’ores et déjà de participer à l’appel à la grève nationale des livreurs le vendredi 29.

Leader Price (Nogent) :  Fermeture annoncée... mais pas aux salariés

Echo d'entreprise
29/01/2021

Dans le lot des fermetures d'entreprises et suppressions d'emplois annoncés, Leader Price est aussi concerné. Aldi s'est porté acquéreur de l'enseigne ; certains magasins seront transformés, d'autres fermés. Celui de Nogent (Haute-Marne) devrait fermer.

Les salariés suivent les épisodes dans la presse nationale et sur internet. Aucune réponse claire ne leur est donnée.

Les héros du confinement ont repris leur statut de salariés méprisés, qu'on peut mettre au rebut sans façon.