Échos des entreprises

Michelin :  Des choix mortels

Echo d'entreprise
01/04/2020

Rassemblement devant le siège social à Clermont-Ferrand (image d'archives)

Dans un message vidéo adressé à l’ensemble du personnel ce lundi, le président de Michelin prépare la reprise de toutes usines en se vantant des précautions qui seront prises … et qui ne sont en fait que des mesures minimales.

Mais surtout il ose prétendre que « nos produits et services sont indispensables à notre quotidien à tous au même titre que l’alimentation ou les médicaments » … Il va même jusqu’à affirmer que ce sont véritablement des produits de première nécessité !

Il prend notamment par exemple la demande de pneus agricoles qui serait en hausse en ce moment. Quelle découverte ! Au printemps les agriculteurs ont besoin de pneus pour leurs engins.

S’il y a des pneus à produire c’est en raison de la politique de flux tendu. La volonté d’accroître les profits en supprimant tous les stocks, est payée aujourd’hui par les salariés obligés de mettre leur vie en danger en venant à l’usine.

Quant aux actionnaires, ils encaissent les profits et restent bien confinés.

Hôpital Bichat - Paris :  :  Des femmes de ménage sans protection

Echo d'entreprise
01/04/2020

Une semaine après le début du confinement, aucun moyen de protection n’avait été mis en place pour les femmes de ménage employées par la société de sous-traitance Atalian.

Nettoyant chaque jour les quelque 950 lits de l’hôpital, ces travailleuses n’avaient ni gel, ni masque, ni gants. Aucune information sur les chambres accueillant les malades du Covid-19 ne leur était même donnée par leurs responsables.

Lundi 23 mars, face à ce danger et ce mépris, elles ont convoqué leurs chefs à une réunion inopinée. Tant que la société de ménage ne leur fournirait pas les moyens de protection nécessaires, elles ne reprendraient pas le travail. La réponse ne s’est pas fait attendre.

Chacune des femmes de ménage dispose depuis ce jour d’une boîte de gants, de masques, de gel hydroalcoolique et de blouses jetables. Même cela, il aura fallu l’imposer.

Conduent - Guilherand-Granges (Ardèche) :  Pas envie d’aller travailler avec la peur au ventre

Echo d'entreprise
01/04/2020

     Alors que la plateforme d’appels téléphoniques de Guilherand-Granges était fermée depuis le 17 mars du fait de l’épidémie, les travailleurs ont eu la mauvaise surprise d’apprendre lundi soir par mail que le travail devait reprendre ce mercredi 1er avril. Les horaires de travail ont même été communiqués le mardi dans la soirée pour le lendemain !

     L’entreprise assure qu’elle a pris des précautions, en espaçant les postes de travail, en mettant en place un sens de circulation dans les allées, mais c’est ridicule, alors que cette reprise oblige plus de 100 salariés à se déplacer, parfois en bus, à se côtoyer dans la même pièce toute la journée, à manger ensemble dans des réfectoires trop étroits, bref à risquer tous les jours de se transmettre le virus.

     Dans ces conditions beaucoup n’avaient pas envie de risquer leur santé, voire leur peau, pour satisfaire la soif de profits des patrons.

SNCF - Orléans Les Aubrais (Loiret) :  Arguments patronaux très peu convaincants !

Echo d'entreprise
01/04/2020

Bien des cheminots étant réticents à juste raison à s’exposer pour des transports non indispensables, les dirigeants de Fret SNCF ont cru trouver un argument imparable.

Selon eux, les trains de céréales seraient de "première nécessité" car elles rentreraient dans la composition de gel hydro-alcoolique et dans la fabrication de masques de protection.

Les silos étant déjà pleins, ce n'est pas sûr que les céréales serviront la bonne cause, mais ce qui est certain, c'est que le blé va rentrer dans les poches des grands groupes agro-alimentaires...

Framatome - Jarrie (banlieue de Grenoble) :  Produire à n’importe quel prix !

Echo d'entreprise
01/04/2020

La direction de Framatome, sous la pression d’EDF et du gouvernement, a décidé de maintenir la production coûte que coûte. Dans cette entreprise à Jarrie qui fabrique du zirconium,  quelques maigres mesures de protection ont été mises en place, mais très tardivement et seulement sous la pression des travailleurs et de leurs organisations syndicales. Le gel a été livré très en retard. Les masques ont été promis jeudi dernier… et la direction a découvert au CSE de lundi 30 qu’ils étaient stockés à Romans, montrant ainsi qu’elle ne s’en était pas préoccupé avant !  

Pour le moment, les masques sont réservés aux travailleurs qui ont des postes de travail leur interdisant de respecter la distance de sécurité. Et encore ils les ont eu avec retard, bien dix jours après le début du confinement.

La direction envisage de mettre en place quatre postes de 12H consécutifs, soit 48H sur 4 jours. Elle explique dans le même temps que la protection du travailleur repose sur son comportement individuel. Comment, dans des postes de 12H, rester vigilants sur les conditions sanitaires alors qu’il faut déjà l’être sur des installations dangereuses ?

De plus les équipes tournent avec un effectif totalement insuffisant : beaucoup de travailleurs sont en arrêt… et personne ne sait combien sont infectés par le Covid. L’atelier Métal fonctionne avec moins de la moitié de ses effectifs : or c’est là que se font les opérations particulièrement délicates de défournement des éponges de zirconium. Non seulement l’effectif est au mini, mais des travailleurs effectuent des opérations sans formation suffisante, seulement quelques jours, alors qu’en temps ordinaire elle dure de 6 à 8 semaines.

Les organisations syndicales demandent la fermeture du site avec paiement intégral du salaire. Ils exigent également qu’aucun dividende ne soit versé aux actionnaires !

Tous les travailleurs sont choqués de voir que la direction se procure des masques pour une production qui n’a rien de prioritaire alors qu’ils manquent cruellement dans les hôpitaux !

Hôpital Raymond Poincaré (Garches) :  Il faudra leur faire payer

Echo d'entreprise
01/04/2020

Le personnel du SAMU a monté une tente devant les anciennes urgences. Il s'agit de pouvoir mettre quelques heures des patients sous respirateurs en attendant que des lits soient libres quelque part.

Voilà le résultat de 40 ans de fermetures de services d'urgences et de réanimation.

Fedex - Roissy :  L'irresponsabilité criminelle de la direction

Echo d'entreprise
01/04/2020

L’entreprise de transport international de fret Fedex emploie sur la zone de l’aéroport Roissy environ 2500 salariés. Les possibilités immenses d’une telle entreprise, capable de faire circuler des colis entre 220 pays avec ses 600 avions, ne sont pas mises à profit pour transporter des masques ou des médicaments mais continuent à servir à transporter toute sorte de marchandises loin d’être prioritaires.

Mardi 24 mars, un travailleur intérimaire de l’entreprise est mort du Covid-19 et, depuis, de nombreux autres salariés sont atteints. La direction de l’entreprise est responsable et coupable car, depuis le début de la crise, elle se moque de la santé des travailleurs. D’abord, elle a continué à faire venir au travail les salariés du bassin de Creil où de nombreux cas de Covid-19 avaient été détectés. Ensuite, elle a laissé les travailleurs quotidiennement s’agglutiner par centaines dans le même hall avant de passer les portiques de sécurité et, elle leur a fait poser les doigts sur les mêmes appareils de prise d’empreintes sans les faire nettoyer. Les salariés ont aussi continué à travailler sans aucune protection (ni gants ni masques) côte à côte et à se restaurer, durant leurs pauses, assis les uns à côté des autres autour de grandes tables. Finalement au bout d’une semaine de confinement du pays, l’entreprise s’est contentée d’installer quatre distributeurs de gel hydroalcoolique pour tout le site, à l’entrée et à la sortie. Et l’organisation du travail ne permet toujours pas de respecter les mesures de distanciation malgré quelques aménagements de postes. Enfin, après la contamination avérée de travailleurs, Fedex n’a même pas procédé à une véritable désinfection des postes de travail et des outils de travail : dans certains cas la « désinfection » a consisté à passer un simple coup de lingette !

Etant donné le danger qu’on leur fait courir, de plus en plus d’embauchés ne se rendent plus au travail. Du coup, la direction a fait appel à encore plus d’intérimaires en les faisant parfois travailler sur deux vacations de 17H30 à 5H du matin. Sous la pression des syndicats, les boîtes d’intérim ont annoncé en début de semaine qu'elles n'enverraient plus d’intérimaires à Fedex. Mais seulement deux jours après, certaines d'entre elles demandent aux intérimaires de retourner travailler chez Fedex sous prétexte que le site aurait été désinfecté et que quelques mesures de protection auraient été prises.

Les patrons de l'intérim comme ceux de Fedex, obnubilés par leurs profits, veulent coûte que coûte poursuivre l’activité quitte à contaminer des travailleurs et, à faire d’eux, des propagateurs du virus malgré eux.

PSA Vesoul :  PSA sabote les mesures de confinement

Echo d'entreprise
01/04/2020

Alors qu’il y avait 104 cas suspectés ou testés sur le site de Vesoul lundi 31 mars, la direction continue à faire travailler.

D’après ses propres chiffres, il y aurait près de 1 200 personnes sur le site. Visiblement les mesures de sécurité prises par la direction ne marchent pas, il y a eu plus de 20 nouveaux cas ce week-end.

Alors que le personnel de santé nous implore de rester chez nous, alors que l’armée envoie des hélicoptères à l’aérodrome de Frotey-lès-Vesoul pour évacuer des malades de l’hôpital, PSA prend le risque d’augmenter le nombre de malades et de faire exploser les places en urgences.

C’est une attitude irresponsable et criminelle.

Legrand (Limoges) :  Face au Covid-19, un seul objectif pour la direction : en tirer un profit maximum !

Echo d'entreprise
01/04/2020

Dans la rubrique finances des Echos !

Après avoir lanterné depuis la fermeture des usines le 17 mars, la direction de Legrand a sorti un projet d’accord de chômage partiel où on voit clairement ses objectifs : repousser le chômage partiel au maximum, redémarrer la production le plus vite possible et profiter de toutes les ordonnances du gouvernement pour qu’à la sortie de la crise sanitaire, les travailleurs puissent être pressurés comme des citrons.

Les travailleurs se sont déjà fait voler 8 RTT, dont 4 pris sur l’année prochaine et, sans décision de chômage partiel, ils se voient imposer de prendre le plus de congés possible. Il n’est pas question de compenser totalement la perte de salaire.

Dans son projet d’accord, à la reprise, les travailleurs devraient être complètement flexibles avec des horaires hebdomadaires sur 6 jours, établis en fonction de la charge de travail, avec des « périodes basses », à 0h et des périodes « hautes » à 48h. Et ce sur une période allant jusqu’au 31 décembre… 2021.

Interviewé dans le journal « Les échos », le directeur donne clairement le ton. Il se vante de la capacité de l’entreprise à pouvoir conserver ses marges et à profiter de la période pour ne manquer aucune opportunité de rachat d’entreprise !

Si, aujourd’hui, l’on ne sait pas comment vaincre le virus du covid-19, on sait que pour faire face aux attaques, les travailleurs doivent s’organiser, se préparer à la lutte.

Delpharm - Orléans la Source (Loiret) :  Produire à tout prix

Echo d'entreprise
31/03/2020

Afin d’aider les soignants et lutter contre la propagation du virus, les productions non essentielles et non urgentes, comme celle du dentifrice, doivent être reportées. Quant aux autres productions, elles devraient donner lieu à une transparence sur l’état des stocks, mais la direction tient à sa production coûte que coûte.

Ainsi, face à l’impossibilité de respecter la distance d’un mètre sur les lignes de production, elle n’a pas hésité à aller à l’encontre des recommandations faites par les spécialistes, en affirmant que rester à moins d’un mètre dans un délai de 15 minutes ne présentait aucun danger ! Et pour obtenir les kits de protection qui étaient arrivés, il a fallu que les travailleurs menacent d’arrêter la production sur-le-champ.

Pour se protéger du virus et de la rapacité patronale, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes.