Airbus Helicopters : Ils ont raison !
Dans un atelier, certains ont quitté le travail jeudi. Ils ont eu raison.
Notre place n'est pas dans les appareils où nous nous croisons nécessairement, notre place est chez nous, à respecter le confinement.
Dans un atelier, certains ont quitté le travail jeudi. Ils ont eu raison.
Notre place n'est pas dans les appareils où nous nous croisons nécessairement, notre place est chez nous, à respecter le confinement.
« On est déjà tous contaminé alors ça sert à rien de se protéger ». Voilà ce que certains membres de la direction rétorquent aux interrogations des travailleurs sur la nécessité de travailler en période de confinement. Et au mépris de la santé des travailleurs s’est ajouté le mensonge lorsque la direction avance que l’entreprise qui fabrique des moteurs d’hélicoptères pour l’armée doit absolument fonctionner car c’est nécessaire aux besoins sanitaires du moment. C’est se moquer du monde quand on sait qu’il faut des semaines pour monter ces moteurs.
Au mépris des exigences médicales, la direction a fait venir 50 travailleurs la première semaine de confinement, la plupart ouvriers embauchés et sous-traitants, avant de demander à environ 200 d’entre eux de reprendre cette semaine. Durant cette période, les travailleurs ont pu constater combien la protection des travailleurs intéresse peu la direction de Safran. Comme dans beaucoup d’autres entreprises les masques sont en nombre insuffisants, les écarts minimaux entre personnes ne peuvent être respectés en raison du travail même, on demande aux travailleurs de se rendre au travail en bleu et de repartir avec… au risque de ramener le virus à la maison.
Dans ces circonstances nombre de travailleurs prennent conscience que cette entreprise qui affiche des taux de profits records chaque année ne se soucie que du portefeuille de ses actionnaires. En concurrence avec d’autres géants tel qu’Airbus Helicopter sur certains contrats avec l’armée la direction cherche à démontrer à son client principal que ce n’est pas la préservation de la santé publique qui l’empêchera de fabriquer ces engins destinés bien plus à tuer qu’à sauver des vies.
Un malade, puis deux, puis trois au FAI. Des malades à l'unité carters.
Comme les tests sont réservés aux cas graves, la plupart de nos collègues sont en attente de dépistage, et c'est ce qui sert à nos responsables, médecine du travail comprise, pour dire : "pas de quarantaine, on n'est pas sûrs". C'est le principe de non-précaution.
Alors que nous sommes dans la pire période pour le virus, nous rassembler sur site est une aberration.
Il faut absolument respecter le confinement, demandé par les soignants.
Arrêt de l'usine hors production vitale pour les appareils de secours à la personne !
Pour ceux d'entre nous qui n'ont pas pu travailler la semaine dernière, la direction a prévu de nous faire travailler pour récupérer l'intégralité des heures, y compris samedi, dimanche et jours fériés.
Le virus n'a pas diminué la voracité de nos patrons, pour nous faire suer chaque heure... juste un peu plus tard.
Au début de l’épidémie, nous avons dû faire entendre notre mécontentement pour que la direction se décide à enfin prendre des mesures déjà prises sur d’autres réseaux : arrêt de la vente de tickets par le chauffeur de bus, montée des passagers par l’arrière, condamnation de la partie avant des bus, distribution de flacons de gel hydro alcoolique et de lingettes désinfectantes.
Pas pressée, la direction !
La distribution de lingettes a cessé au bout d’une semaine. Et depuis, nous nous débrouillons avec le gel hydro alcoolique et nos propres kleenex pour nettoyer le poste de conduite lorsque nous sortons un bus ou que nous relevons. Radine avec notre peau, la direction !
Alors que le nombre de bus en circulation a peu à peu diminué, certaines lignes sont restées très fréquentées. Certains bus ont donc continué à rouler bondés.
Les chefs ont alors commencé à dire, individuellement à chaque chauffeur, de se mettre en « spécial » et de ne faire que les descentes aux arrêts dès qu’il y a 20-25 personnes dans le bus. Mais ce ne sont pas des consignes officielles et il faut appeler à la radio à chaque fois pour prévenir.
Nous savons tous d’expérience qu’il n’est pas rare qu’une réponse à un appel se fasse attendre de nombreuses minutes… voire que personne ne réponde. Et nous savons tous aussi, que quand le bus est en « spécial », quand nous ouvrons les portes pour faire descendre des passagers, certains de ceux qui attendent se précipitent pour monter.
De plus, si un ou deux bus passent en « spécial », il y a de forts risques pour que la situation dégénère pour le collègue qui suit, s’il souhaite lui aussi ne pas prendre plus de monde.
En résumé, nous nous débrouillons, nous improvisons sans véritables consignes… et si la situation dégénère, nous sommes tenus pour responsables. Irresponsable, la direction !
Un des dirigeants d’Airbus (de Marignane) a sorti une note adressée aux salariés pour les rassurer quant aux mesures de protections prises dans ce contexte d’épidémie. Il s’agit bien évidemment d’inciter les travailleurs à rejoindre leur poste.
Il ne cache pas qu’il s’agit de « Répondre à l’appel de nos clients, notamment pour nous : armée et marine françaises, armée allemande, qui sont déjà sur site pour réceptionner leurs machines… le besoin et la demande de renouvellement sont donc là ». On le voit toutes sortes de choses bien inutiles dans la « guerre contre le virus ».
Pour ce qui est des mesures sanitaires il ose écrire : « Je ne conçois pas les prophéties apocalyptiques qui sont tenues, les prétextes solitaires de désengagement et les demandes de surprotections inadaptées alors qu’en temps normal vos superviseurs et moi devons insister pour que certains mettent leur EPI adapté ». Bref pour lui, ceux qui ne viennent pas travailler, c’est parce que ce sont des fainéants qui se cachent derrière le risque sanitaire. La continuation du travail c’est pour « éviter que l’inertie se transforme en banqueroute ».
Nous faisons grâce du passage sur « l’esprit de famille ». Quant à sa conclusion, elle empeste le cynisme patronal : « Bien évidemment c’est ma vision, mais j’ose espérer que notre équipe n’est pas composée d’une majorité de nombrilistes ineptes mais au contraire de personnes clairvoyantes comme je le pense. Je comprends que l’attente confinée est longue et anxiogène mais n’en rajoutez pas et garder la tête froide Je compte donc sur vous pour reprendre avec envie et décomplexés. »
Cynique et insultant. Car qui sont « Les nombrilistes ineptes ? », sinon ces irresponsables qui ont une banque à la place du cerveau ! La moitié de l’humanité est confinée, et eux ils défendent les intérêts de quelques planqués capitalistes, … en envoyant les travailleurs au front.
Ces industriels, ces capitalistes et leurs serviteurs en or, sont un vrai danger pour les travailleurs et la population.
Scopélec est une entreprise d’installation de réseaux de télécommunication qui travaille pour de grands groupes tels que SFR.
En concurrence avec d’autres entreprises sur ce marché, la direction cherche, quoi qu’il en coûte à la santé de ses salariés à maintenir l’activité. Une activité pourtant loin d’être vitale puisqu’elle consiste en ce moment à du redéploiement c'est-à-dire l’installation d’infrastructures non connectées qui ne perturbent pas les communications.
Face à la multiplication des arrêts maladie déposés par ses salariés embauchés qui ont ainsi contourné sa réticence à accepter qu’ils exercent leur droit de retrait, elle les a finalement mis en chômage partiel. Pour les nombreux intérimaires c’est pire, elle se permet tous les abus. Tout d’abord en leur refusant le bénéfice du droit de retrait sous peine de suspendre leur contrat et leur rémunération au mépris de la loi. Au travail, qui pourtant nécessite d’être en petit groupe très rapproché, aucun masque ni gel jusqu’à ce que face à la colère de certains d’entre eux elle consente à leur en fournir de manière très insuffisante. Les chefs se démènent en revanche pour fliquer les techniciens et s’assurer qu’ils sont bien au travail aux heures prévues en se gardant bien de les informer des cas de contamination qui existent dans l’entreprise. C’est la peur au ventre d’être contaminés et de contaminer leur famille que les travailleurs viennent au travail. Certains d’entre eux exigent que leur direction respecte les exigences du corps médical et de pouvoir rester confiné, s’apercevant ainsi que la rationalité médicale ne correspond pas à celle du profit.