Échos des entreprises

RTM Marseille :  Pendant que nous sommes au front, la direction regarde ailleurs.

Echo d'entreprise
31/03/2020

Alors que le nombre de bus en circulation a peu à peu diminué, certaines lignes sont restées très fréquentées. Certains bus ont donc continué à rouler bondés.

Les chefs ont alors commencé à dire, individuellement à chaque chauffeur, de se mettre en « spécial » et de ne faire que les descentes aux arrêts dès qu’il y a 20-25 personnes dans le bus. Mais ce ne sont pas des consignes officielles et il faut appeler à la radio à chaque fois pour prévenir.

Nous savons tous d’expérience qu’il n’est pas rare qu’une réponse à un appel se fasse attendre de nombreuses minutes… voire que personne ne réponde. Et nous savons tous aussi, que quand le bus est en « spécial », quand nous ouvrons les portes pour faire descendre des passagers, certains de ceux qui attendent se précipitent pour monter.

De plus, si un ou deux bus passent en « spécial », il y a de forts risques pour que la situation dégénère pour le collègue qui suit, s’il souhaite lui aussi ne pas prendre plus de monde.

En résumé, nous nous débrouillons, nous improvisons sans véritables consignes… et si la situation dégénère, nous sommes tenus pour responsables. Irresponsable, la direction !

AIRBUS Toulouse :  Cynisme patronal !

Echo d'entreprise
30/03/2020

Un des dirigeants d’Airbus (de Marignane) a sorti une note adressée aux salariés pour les rassurer quant aux mesures de protections prises dans ce contexte d’épidémie. Il s’agit bien évidemment d’inciter les travailleurs à rejoindre leur poste.

Il ne cache pas qu’il s’agit de « Répondre à l’appel de nos clients, notamment pour nous : armée et marine françaises, armée allemande, qui sont déjà sur site pour réceptionner leurs machines… le besoin et la demande de renouvellement sont donc là ». On le voit toutes sortes de choses bien inutiles dans la « guerre contre le virus ».

Pour ce qui est des mesures sanitaires il ose écrire : « Je ne conçois pas les prophéties apocalyptiques qui sont tenues, les prétextes solitaires de désengagement et les demandes de surprotections inadaptées alors qu’en temps normal vos superviseurs et moi devons insister pour que certains mettent leur EPI adapté ». Bref pour lui, ceux qui ne viennent pas travailler, c’est parce que ce sont des fainéants qui se cachent derrière le risque sanitaire. La continuation du travail c’est pour « éviter que l’inertie se transforme en banqueroute ».

Nous faisons grâce du passage sur « l’esprit de famille ». Quant à sa conclusion, elle empeste le cynisme patronal : « Bien évidemment c’est ma vision, mais j’ose espérer que notre équipe n’est pas composée d’une majorité de nombrilistes ineptes mais au contraire de personnes clairvoyantes comme je le pense. Je comprends que l’attente confinée est longue et anxiogène mais n’en rajoutez pas et garder la tête froide Je compte donc sur vous pour reprendre avec envie et décomplexés. »

Cynique et insultant. Car qui sont « Les nombrilistes ineptes ? », sinon ces irresponsables qui ont une banque à la place du cerveau ! La moitié de l’humanité est confinée, et eux ils défendent les intérêts de quelques planqués capitalistes, … en envoyant les travailleurs au front.

Ces industriels, ces capitalistes et leurs serviteurs en or, sont un vrai danger pour les travailleurs et la population.

Scopelec – Pau :  En pointe dans les réseaux de communication… du virus !

Echo d'entreprise
30/03/2020

Scopélec est une entreprise d’installation de réseaux de télécommunication qui travaille pour de grands groupes tels que SFR.

En concurrence avec d’autres entreprises sur ce marché, la direction cherche, quoi qu’il en coûte à la santé de ses salariés à maintenir l’activité. Une activité pourtant loin d’être vitale puisqu’elle consiste en ce moment à du redéploiement c'est-à-dire l’installation d’infrastructures non connectées qui ne perturbent pas les communications.

Face à la multiplication des arrêts maladie déposés par ses salariés embauchés qui ont ainsi contourné sa réticence à accepter qu’ils exercent leur droit de retrait, elle les a finalement mis en chômage partiel. Pour les nombreux intérimaires c’est pire, elle se permet tous les abus. Tout d’abord en leur refusant le bénéfice du droit de retrait sous peine de suspendre leur contrat et leur rémunération au mépris de la loi. Au travail, qui pourtant nécessite d’être en petit groupe très rapproché, aucun masque ni gel jusqu’à ce que face à la colère de certains d’entre eux elle consente à leur en fournir de manière très insuffisante. Les chefs se démènent en revanche pour fliquer les techniciens et s’assurer qu’ils sont bien au travail aux heures prévues en se gardant bien de les informer des cas de contamination qui existent dans l’entreprise. C’est la peur au ventre d’être contaminés et de contaminer leur famille que les travailleurs viennent au travail. Certains d’entre eux exigent que leur direction respecte les exigences du corps médical et de pouvoir rester confiné, s’apercevant ainsi que la rationalité médicale ne correspond pas à celle du profit.

Safran Saint-Quentin-en-Yvelines :  La bourse des actionnaires ou la vie des salariés ?

Echo d'entreprise
30/03/2020

Le site de Safran à Saint-Quentin-en-Yvelines, qui répare des moteurs d'avions, a réouvert mardi 25 mars après près d'une semaine de fermeture.

Des flacons de propanol ont été distribués dans les ateliers pour nettoyer les claviers, souris et outillages, mais toujours pas de masques ni de lotion hydroalcoolique. Pour en avoir, il faut aller demander à la hiérarchie, qui ne donne qu'une ou deux flacons par service, ce qui est largement insuffisant.

En réalité, l'usine tourne au ralenti et il semble bien que l'objectif soit surtout de rassurer les marchés financiers. En effet le cours de l'action s'est effondré fin février passant de 150 euros à son maximum début février à 53 euros à son plus bas et autour de 85 à ce jour.

Une grande partie du personnel des bureaux est en télétravail, certains gardent leurs enfants. Les horaires ont été réaménagés avec une journée continue de 6h sans pause repas pour les équipes. Pour ceux qui sont en normale, ils ont droit à un panier repas... payant !

Pour Safran, un des 4 leaders mondiaux du moteur d'avion, il n'y a pas de petites économies.

Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) :  Hutchinson, petits calculs et gros risques

Echo d'entreprise
30/03/2020

A Hutchinson-Joué, l’arrêt de la production a été confirmé pour la quasi-totalité d’entre nous… sauf quelques-uns, censés être volontaires, dans deux petits secteurs concernant au maximum une quinzaine de travailleurs.

Des secteurs petits, des productions qui ne sont pas indispensables… mais qui sont très rentables ou qui concernent un marché qu’Hutchinson veut prendre.

Les risques courus par ces travailleurs sont de trop. D’autant qu’au nom de la reprise rapide de ces productions, on a fait travailler les collègues de GSF à nettoyer et désinfecter l’usine la semaine dernière. Il suffit pourtant de fermer complètement l’usine pendant plusieurs semaines pour éliminer toute trace du virus.

Pour notre santé, il faut le risque zéro !

REYDEL SMRC Gondecourt (Nord) :  La direction veut nous faire payer la crise… c’est non !

Echo d'entreprise
30/03/2020

À Reydel-SMRC, sous-traitant automobile, l’entreprise est fermée depuis le 17 mars pour cause de coronavirus, et cela jusqu’au 10 avril, comme la plupart des entreprises automobiles, pour le moment.

Du 13 au 26 mars, SMRC dit recourir au chômage partiel. Mais nous ne toucherions que 80 ou 82% du salaire net, alors que l’indemnisation de l’État est de 84% pour 35 heures de travail. Or à Gondecourt on travaille 39 heures par semaine. SMRC ne veut rien payer pour ces 4 heures que nous faisons en plus ! C’est notre salaire complet qu’il nous faut et même avec les primes. SMRC est un groupe mondial important qui peut payer.

De plus, après, du 30 mars au 10 avril, SMRC aurait l’intention de prendre sur nos congés, dans la droite ligne de la loi d’urgence sanitaire du gouvernement Macron.

Toutes ces attaques sont inacceptables, il va y avoir des comptes à régler.

Aide à domicile  :  C'est marche ou crève !

Echo d'entreprise
30/03/2020

Je suis aide à domicile, employée d'une association de service à la personne qui compte quelques dizaines de salariées dans le Poitou.

Ici, c'est marche ou crève. On se crève à faire du ménage tous les jours, à gérer les relations avec des personnes âgées parfois difficiles. On est toujours exploitées, rarement entendues et soutenues mais avec la crise sanitaire c'est pire. 0n est complètement oubliées. J'ai entendu un journaliste parler des aides à domicile à la télé, c'est bête, mais ça m'a fait chaud au cœur d'entendre qu'on a été citées.

La politique d'économie des stocks de masques n'a pas épargné cette structure non plus. Or, on est en contact permanent avec les personnes âgées. Quant aux auxiliaires de vie, c’est encore pire parce qu'elles touchent, soignent, lavent les personnes âgées. Après l'annonce du confinement, on a attendu plusieurs jours avant d'avoir des masques. J'ai téléphoné plusieurs fois, je suis allée plusieurs fois dans le bureau de la secrétaire pour en demander et dire qu'on ne pouvait pas travailler sans. Je n'ai jamais eu de réponse précise jusqu'à ce qu'on nous appelle une par une pour une distribution de 5 masques par salariée ! 5 masques en papier ! 5 ! Alors que j'interviens chez beaucoup plus de personnes toutes les semaines !

J'ai pourtant essayé de demander à ce qu'on réfléchisse aux personnes qui ont plus besoin de ménage que d'autres, à faire une sélection pour en protéger un maximum, et nous protéger nous aussi. Mais on m'a répondu « tant que les personnes âgées n'annulent pas vos interventions, vous continuerez à y aller ». On manque déjà de personnel aujourd'hui. On m'a imposé trois remplacements supplémentaires en plus de mes 25h par semaine. Une collègue a demandé le chômage partiel pour pouvoir s'occuper de ses enfants, on le lui a refusé avec le même prétexte que des collègues sont malades. C'est révoltant. C'est le rendement avant tout. Maintenant, ce sont les personnes âgées qui commencent à prendre conscience de la situation, discutent avec nous et annulent les interventions pour le ménage, les jugeant peu importantes au vu du risque.

Déjà, 15 jours avant le coronavirus, des collègues auxiliaires de vie avaient menacé de faire grève pour dénoncer leurs conditions de travail, le manque de reconnaissance de leur métier et leur salaire de misère, à peine 1 000 € par mois.

Aujourd'hui, je n'ai jamais été autant révoltée par cette association, où la direction raisonne finalement, de façon aussi révoltante et irresponsable que n’importe quel patron.

Continental (Sarreguemines) :  Ils auraient bien voulu continuer !

Echo d'entreprise
30/03/2020

Les principaux sous-traitants automobiles de la région ont finalement décidé de fermer leurs usines, plusieurs jours voire une semaine entière après le début du confinement. Chez Continental, il s’agissait de travailler à fond du 16 au 20 mars pour produire, cuire et stocker le plus possible de pneus, en prévision de la reprise. Depuis, la direction de l’usine a reconnu qu’il y aurait au moins 23 cas de Covid-19 suspectés et que tous ces ouvriers avaient travaillé au sein d’ateliers fréquentés par plus de 450 travailleurs, jusqu’à la fermeture. C’est le même constat chez les sous-traitants de Continental, comme Crealog, dont des ouvriers ont aussi été contaminés.

Dans un communiqué des constructeurs automobiles, les priorités de Continental sont d’ailleurs ouvertement affichées par ordre d’importance : « Continental et Bosch, ont annoncé mercredi qu’ils allaient interrompre totalement ou partiellement leur production en Europe, en réponse 1) à la baisse de la demande, 2) aux difficultés d’approvisionnement et 3) pour protéger leurs salariés face à l’épidémie de coronavirus ».

Voilà qui est clair : la santé des ouvriers passe en dernier pour Continental. Pour se protéger et protéger leurs familles, y compris contre les envies qui démangent ces patrons de faire reprendre le travail au plus tôt, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes.

Hôpital Robert-Pax (Sarreguemines) :  Le prix des politiques contre la santé

Echo d'entreprise
30/03/2020

Au Pax, à Sarreguemines, l’épidémie de covid-19 jette une lumière crue sur les politiques menées depuis des années en termes de suppressions de lits et de services, d’économies sur le personnel et sur le matériel médical.

Par exemple, cela fait bien longtemps que le personnel des Urgences réclamait des travaux d’agrandissement et de rénovation des locaux, trop exigus et vétustes pour travailler et accueillir correctement les patients. En 2019, les travailleurs de l’hôpital ont fait grève à plusieurs reprises pour dénoncer cette situation, et aussi pour obtenir du matériel neuf en quantité suffisante et l’embauche de personnel supplémentaire. La réponse systématique était alors : « il n’y a pas d’argent ».

Avec l’épidémie en cours, il est devenu possible, et heureusement, de faire faire des travaux pour construire un bâtiment provisoire supplémentaire devant les Urgences, avec les équipements nécessaires, et ce en à peine 24h. La preuve que quand ils veulent, ils peuvent.

Belfort :  L’ennemi n’a qu’a bien se tenir !

Echo d'entreprise
30/03/2020

Nous sommes confinés à la maison mais nous gardons les yeux et les oreilles ouvertes.

Ainsi en quelques jours, sur la RN 19, la route nationale entre Belfort et Mulhouse, nous avons vu au moins 3 convois « d’urgence sanitaire » transportant ... des Yachts!

A Valdoie, le chant matinal des oiseaux a été perturbé par des explosions et rafales de mitraillettes venant du champ de tir du bois d’Offemont.

Il est vrai que le chef de guerre Macron a appelé à la mobilisation générale.

Les galonnés ont retenu «guerre».

Des canons contre un microbe, on est sauvé!