Échos des entreprises

Perpignan - Carrefour Claira :  Pour le PDG, la vie d'un employé vaut 1 000 euros

Echo d'entreprise
23/03/2020

Après l’annonce d’Auchan du paiement de la prime de 1 000 euros à ses employés en poste, Bompard, le PDG de Carrefour, s’est fait inviter au journal de 20h dimanche sur FR2 pour faire la même annonce.

Après du blabla et des grandes phrases pour féliciter les « équipes » qui sont au travail pour le bien de la collectivité, Bompard a voulu apparaitre comme le bienfaiteur en ces temps difficile. Mais 1 000 euros (défiscalisés…) pour risquer sa vie en allant au boulot, ce n’est pas cher payé !

Et il n’a pas rappelé tout ce que lui et ses prédécesseurs ont imposé ces dernières années aux « équipes », c’est-à-dire aux travailleurs : réduction d’effectif, dégradation des conditions de travail, participation au rabais et salaires minables. Pas rappelé non plus qu’en ce moment, Carrefour, comme les autres enseignes qui ont pu rester ouvertes, faisait un maximum de chiffre d’affaires.

Ecœurant !

Chantiers de l’Atlantique (Saint-Nazaire) :  Le doute n'est pas permis !

Echo d'entreprise
23/03/2020

au cours du débrayage du mardi 17 mars

La direction des Chantiers de l’Atlantique a assuré, il y a peu, qu’il n’y avait aucun cas d’infection au Codiv19 dans l'entreprise. Pourtant, il y a quelques jours, des travailleurs ont présenté des symptômes de cette maladie, comme entre autres dans l’atelier des Panneaux-Plans ou dans un des bureaux d’études. Comme le test de dépistage du coronavirus n’est pas effectué au moindre soupçon, le doute subsiste.
À l’attitude irresponsable de la direction des chantiers qui a maintenu le travail dans des lieux où il y avait suspicion d’infection (et de plus sans en informer le personnel), s’ajoute l’incurie du gouvernement qui n’a pas mis les moyens pour lutter contre cette épidémie alors qu’elle était annoncée depuis plusieurs semaines.

Paris :  Témoignage de Philippe Pichon, postier

Echo d'entreprise
23/03/2020

Argenteuil :  Les travailleurs de Dassault imposent la fermeture de l’usine d’Argenteuil

Echo d'entreprise
23/03/2020

Mardi 17 mars au soir, la direction de Dassault-Argenteuil envoyait à tous les travailleurs de l’établissement un SMS pour leur indiquer la fermeture de l’usine. Elle ne l’a pas fait de gaité de cœur, mais contrainte et forcée par la pression et la grève des travailleurs du site qui n’entendaient pas risquer leur vie plus longtemps pour les profits de Dassault.

Trappier, le PDG, indiquait alors aux organisations syndicales, qu’« il ne fallait pas ajouter la crise à la crise », et planifiait une reprise qu’il espérait dès le lundi 23 mars. Pour ajouter des milliards aux milliards au profit de la famille Dassault, il y avait urgence.

Risquer d’ajouter des malades aux malades, voire des morts aux morts est tout simplement criminel.

On apprenait d’ailleurs jeudi que l’un des travailleurs de l’usine, atteint du coronavirus, était à l’hôpital, en soins intensifs. Parmi les 89 travailleurs susceptibles de l’avoir approchés, 2 ont déjà été testés positifs. Sur un autre site Dassault à Anglet, 2 travailleurs sont en quarantaine. Personne n’a donc l’intention de risquer sa vie pour la fortune des Dassault, d’autant que la fabrication des Rafale et autres jets de luxe ne relève en rien des productions vitales au fonctionnement de la société.

Ce qui est vital pour les travailleurs, c’est de ne pas risquer sa vie à la gagner.

Alors pas question de reprendre le travail !

ArcelorMittal Dunkerque :  un patron irresponsable qui veut continuer de faire des profits malgré la crise sanitaire

Echo d'entreprise
22/03/2020

A l’usine ArcelorMittal de Dunkerque, qui compte environ 4400 travailleurs avec les entreprises sous-traitantes sur le site, la direction a cherché jusqu’au bout à maintenir un niveau de production habituel, utilisant l’argument qu’il n’était pas possible d’arrêter les installations. Mais, s’il est vrai qu’il est très compliqué d’arrêter complètement la production, il est par contre possible de la ralentir considérablement. La direction a donc fait le choix de mettre les travailleurs en danger. Jusqu’à ce que le mécontentement dans l’usine lui impose de réduire la cadence.

Depuis plusieurs semaines la direction du groupe a beaucoup communiqué à l’intérieur de l’usine sur les consignes de sécurité à propos du virus : mails, affiches de prévention ; jusqu’à faire signer à chaque travailleur un engagement à respecter les mesures barrières. Mais il s’est vite avéré que ce n’était que de l’affichage car dans le travail au quotidien, sur les postes de travail, rien n’avait été mis en place.

Lors des réunions d’équipe, il était par exemple demandé de s’espacer sur une chaise sur deux, sauf que la journée de travail continuait de se faire à plusieurs dans des espaces parfois très confinés ; il était demandé de se relayer pour le casse-croute, sauf que les salles de pause n’étaient pas désinfectées ; il fallait désinfecter son poste de travail, sauf que c’était la pénurie de lingettes, certains travailleurs devaient en apporter eux-mêmes au boulot. Tout était comme ça dans l’usine, rien n’était réellement prévu pour faire face au virus.

En début de semaine dernière, alors que dans tout le pays le personnel de santé tirait la sonnette d’alarme pour un confinement rigoureux, ArcelorMittal conservait le droit de maintenir son activité au sein d’un site où sont présents continuellement plusieurs centaines de travailleurs. C’était jouer avec la peau des travailleurs pour continuer de produire de l’acier.

Cela a créé un climat de défiance des travailleurs, certains ne voulaient plus venir travailler, refusant de mettre leur santé et celle de leur famille en danger ; dans certains secteurs de l’usine, il y a eu des droits de retrait collectifs. Ce qui n’était pas possible en début de semaine est alors devenu possible à partir du jeudi 19 mars, la direction a annoncé la baisse progressive de la production.

Maintenant l’usine fonctionne avec un nombre beaucoup plus réduit de travailleurs, un peu partout les équipes sont divisées par deux. Deux hauts-fourneaux sur trois sont en train d’être mis à l’arrêt. La direction s’est enfin engagée à donner des moyens supplémentaires pour mettre en place des mesures d’hygiène en plus.

Avec un tel comportement, aussi irresponsable que criminel, la direction de l’entreprise a mis en péril la vie de travailleur et par ricochet, la santé publique.

Aujourd’hui la défiance est toujours là chez les travailleurs. La direction va-t-elle tenir ses engagements pour qu’il y ait de véritables moyens pour de réelles mesures d’hygiène ? La direction cherche à réaliser rapidement la maintenance des hauts-fourneaux, pour les faire repartir au plus vite ? Et puis il y a les intérimaires en fin de mission dans les entreprises sous-traitantes, vont-ils être payés ?

Au vu de son comportement depuis le début de la crise sanitaire, aucune raison d’avoir confiance dans la direction de l’usine.

General Electric (Belfort et Bourogne) :  Pour le patron, le confinement passe après la production

Echo d'entreprise
22/03/2020

Il y a une semaine, plusieurs centaines de travailleurs de General Electric refusaient de continuer à travailler à l’usine, à Belfort et à Bourogne, alors que les mesures de confinement étaient annoncées pour toute la population.

Ils avaient exercé leur droit de retrait, en pleine épidémie de coronavirus, les salariés estimaient à juste titre qu'ils n’étaient pas en sécurité dans l'entreprise : aucune distribution de masques, ni de gel hydro alcoolique n'était disponible.

Pourtant ; le travail doit reprendre ce lundi 23 Mars dans certains ateliers chez General Electric à Belfort et Bourogne.

Décision de la direction malgré la crise du coronavirus, une centaine de salariés est attendue à la reprise. Il s'agit de magasiniers, d'usineurs, de contrôleurs dans les ateliers turbines à gaz ainsi que des intervenants sur les fonctions supports (vérificateurs de programme, etc, ...).

Selon les syndicats, tous contre cette reprise, la direction aurait exercé des pressions sur des salariés pour les inciter à reprendre le travail ce lundi.

La direction elle a le culot de déclarer : «En tant qu'acteur stratégique dans le domaine de l'énergie, nous devons assurer la continuité de la production pour répondre aux besoins vitaux de nos clients en France et dans le monde ». Cette même direction qui licencie plusieurs centaines de travailleurs depuis quelques mois

Alors que le confinement est devenu une nécessité impérieuse de santé publique, non seulement pour les travailleurs de General Electric mais pour leur famille et pour toute la population, alors que l’enjeu n’est rien moins qu’une question de vie ou de mort, l’attitude de la direction est irresponsable.

Caterpillar (Grenoble et Echirolles) :  Les ouvriers lâchent les chaînes d’assemblage

Echo d'entreprise
22/03/2020

Depuis le début de l’épidémie du coronavirus parti de Chine, Caterpillar a invoqué des difficultés pour s’attaquer aux travailleurs de ses deux usines, à Grenoble et Echirolles.

Il y eut d’abord la pose obligatoire de plusieurs journées RTT au prétexte du manque d’approvisionnement venant de Chine.

Puis, l’épidémie se propageant en France, la direction pris des mesures “barrières” contraignantes pour les travailleurs : suppression des bus de ramassage, fermeture de la cantine et des vestiaires. Il fallait arriver en tenue de travail et repartir sale de l’usine. Pour éviter tout croisement, les équipes étaient décalées d’une heure.

Mais le mardi 17 mars au matin, lendemain des annonces de confinement de Macron, le remous était palpable sur les chaînes d’assemblage des deux usines, où les ouvriers travaillent dans la promiscuité. Sans demande d’autorisation, embauchés, intérimaires, sous-traitants, tous cessèrent spontanément le travail. La direction décida alors la fermeture pour quinze jours et à 10 heures, trois heures avant la fin de poste, les ouvriers quittaient les usines, en chômage partiel.

La direction a réussi à faire l’unité des travailleurs. À se souvenir contre ses prochains mauvais coups !

Airbus Helicopter :  L'urgence, c'est le confinement.

Echo d'entreprise
22/03/2020

Afin de continuer la production la direction d'Airbus à Marignane veut faire reprendre le travail progressivement à partir du lundi 23 puis du lundi 30 mars.

Ainsi il y aurait plusieurs centaines de personnes obligées de prendre leur voiture, de badger, de se changer dans l'atelier, de manipuler les outils, d'emporter les bleus à laver à la maison... La direction leur fournirait un kit de protection.

Ainsi il y en a à l'usine...alors qu'il manque des masques et du gel pour les travailleurs des hôpitaux ? Fabriquer des hélicoptères, cela peut bien attendre la fin de l'épidémie. 55% sont destinés à des clients militaires.

L'Arabie Saoudite aurait ses engins de morts un peu plus tard... Cela serait toujours un petit répit de gagné pour la population du Yémen écrasée sous les bombes.

Quant aux compagnies aériennes, elles ne fonctionnent qu'à minima en ce moment.

L'activité des plateformes pétrolières serait moins intense ; et alors ? Le cours du pétrole est en chute libre. Qui va s'en plaindre dans cette période de confinement nécessaire à l'éradication du corona virus, et cela en attendant l' élimination d'un virus bien plus nocif, celui du capitalisme.

 

La Poste – Lille :  Les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes !

Echo d'entreprise
22/03/2020

Devant l'irresponsabilité de la direction qui continue à faire du profit sur la santé des travailleurs et des usagers en transformant les bureaux de poste en foyer d'épidémie, des postiers du service collecte de Lille ont pris leur responsabilité.

Constatant que leur droit de retrait, tout légitime qu’il soit, divisait l’équipe, ils ont décidé de discuter collectivement à chaque prise de service de la situation.

Le but est d'imposer leur propre organisation à la direction et sur le lieu de travail. D'imposer un « droit de s'organiser » des salariés pour prendre leur sécurité en main.
Des premières règles de sécurité de base ont été décidées par les postiers eux-mêmes, en lien avec la médecine du travail.

D'abord exiger de la direction de permettre à ceux qui doivent rester chez eux de le faire, que ce soit pour des raisons familiales ou de santé.

Ensuite d'imposer d'avoir chacun son véhicule, mesurer et appliquer les règles de distance... Sans moyen sanitaires, ils ont décidé de ramener eux-mêmes de quoi désinfecter les véhicules, les clefs, le matériel postal.

C'est dans cet esprit collectif et en lutte contre l'inaction des directions qu'ils pourront ainsi dès la semaine prochaine défendre leurs intérêts, leur santé et celle de la population et convaincre d'autre services de faire de même.

La Poste - Lille :  Des conditions de travail inacceptables

Echo d'entreprise
22/03/2020

Alors qu'une partie de la population est sommée de se confiner pour se protéger du Covid19, les travailleurs de la Poste, comme tant d'autres, doivent continuer leur service.

A Lille pendant les trois premiers jours, dans tous les services les postiers se sont vus intimer l'ordre d'aller travailler « en prenant leurs précautions ». Le matériel à disposition : 1 paquet de lingettes pour 20 facteurs, pas de gel hydro-alcoolique, 2 h de « confinement » entassés à trier et à manipuler toutes sortes d'objets.

Ils n'avaient rien pour se se protéger, rien pour protéger les usagers et clients, ainsi que leurs proches !

Mis dans cette situation dangereuse, des postiers ont dû appliquer leur droit de retrait pour « danger grave et imminent ».

Mais face aux pressions de la direction, beaucoup de postiers ont continué à travailler sans protections sanitaires.
Les collègues qui continuaient à aller travailler, la boule au ventre, se trouvaient isolés. En parallèle, des suspicions, des cas avérés et des hospitalisations de collègues touchés par le Covid19 augmentaient chaque jours.
Ce n’est que dans les sites où les postiers ont fait pression collectivement sur la direction qu’ils ont pu obtenir in extremis un peu de gel hydroalcoolique et des lingettes.